RANSON PAUL (1864-1909)
Après avoir fait des études à l'école des Arts décoratifs de Limoges, sa ville natale, Ranson travaille à Paris, à l'académie Julian, où il rencontre les futurs nabis : Maurice Denis, Bonnard, Sérusier, Vuillard. Quand le groupe sera constitué, c'est dans son appartement du boulevard Montparnasse, baptisé « Temple », qu'il tiendra ses réunions. Lui-même s'intéresse plus particulièrement aux arts du décor, et notamment, sous l'influence de Maillol qui en est alors passionné, à la tapisserie : c'est peut-être en ce domaine qu'il a donné le meilleur de son œuvre (Femmes en blanc, 1895, musée d'Orsay, Paris). Très marquée par son intérêt pour la théosophie et les doctrines ésotériques (Christ et Boudha, 1890), sa peinture n'est pas toujours aussi satisfaisante : le dessin, assez proche, par l'utilisation des arabesques, du style ornemental de l'époque, est souvent compliqué et inutilement chargé ; et le coloris dur et heurté est loin d'avoir le charme des œuvres d'un Gustave Moreau (La Baignade ou Lotus, 1906, musée d'Orsay). Ami d'Alfred Jarry, Ranson s'est aussi intéressé au théâtre et a laissé un volume de pièces écrites pour des représentations de marionnettes (1902). Il meurt prématurément après avoir fondé, en 1908, l'académie qui porte son nom et qui sera dirigée par sa femme : plusieurs des nabis viendront enseigner en ce « centre très vivant d'expansion et de vulgarisation de nos théories » (Maurice Denis).
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Paul BOUILLON : professeur d'histoire de l'art moderne et contemporain à l'université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand
Classification
Média