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CARTON PAULINE (1884-1974)

De son vrai nom Pauline Biarez, Pauline Carton est née à Biarritz. Elle fait ses débuts au théâtre dans des tournées de province et choisit alors pour pseudonyme le nom d'une jeune personne de mœurs fort légères qui a été son premier emploi. Elle a une véritable passion pour la scène et, bientôt, se spécialise dans les rôles de soubrette comique. Pendant plus de vingt ans, Sacha Guitry lui assure une place dans chacune de ses pièces et, par la suite, dans tous ses films. Elle débute fort tôt au cinéma dans des courts-métrages muets. Elle-même a écrit de cette période que « des restes de convention pour pantomimes et ballets réglaient nos expressions courantes. Demandait-on une jeune fille en mariage, on lui souriait en désignant son annulaire gauche. Si on parlait d'un collier, on se tapotait le tour du cou d'un doigt picoteur. » En 1925, Marcel L'Herbier lui confie un rôle un peu plus important dans Feu Mathias Pascal. En 1927, elle paraît dans Éducation de prince de Henri Diamant-Berger et, en 1930, dans Le Sang d'un poète de Jean Cocteau. Elle tourne au total près de cent cinquante films, le parlant ayant mis en valeur chez elle une diction extrêmement travaillée sous son naturel apparent et sa pointe d'accent faubourien. Le personnage qui en résulte tourne au stéréotype (épouses bornées mais malicieuses, vieilles bonnes dévouées, concierges cancanières ou trop hardies) mais est souvent d'une drôlerie irrésistible. Pendant très longtemps, ses apparitions contribuent au succès de films par ailleurs médiocres, et il est permis de dire qu'elle a certainement été l'un des exemples de comique goûté en France par des publics fort différents.

Elle est l'auteur de deux livres de souvenirs, instructifs et agréables : Les Théâtres de Carton et Histoires de cinéma. Son franc-parler était le même à la ville qu'à l'écran. Elle refusa toujours la Légion d'honneur que Sacha Guitry s'efforçait de lui faire obtenir. À sa mort, on découvrit qu'elle possédait une bibliothèque considérable, consacrée principalement au saint-simonisme, bibliothèque qu'elle a léguée aux Archives nationales.

— Gérard LEGRAND

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