JARICOT PAULINE (1799-1862)
Dernière des sept enfants d'un négociant en soie, qui s'enrichit sous l'Empire, Pauline Jaricot naît à Lyon. Durant le carême de 1816, un sermon de l'abbé Jean Würtz, vicaire de Saint-Nizier de Lyon, la décide à se vouer au service de Dieu. Elle fait vœu de chasteté et se donne aux œuvres charitables. Les Missions étrangères de Paris cherchaient de l'aide ; Pauline apporte son concours et imagine une organisation : grouper dix associés donnant chacun un sou par semaine, sous un chef de dizaine. Dix chefs de dizaine sont régis par un chef de centaine, dix centaines réunissent mille associés. Le système réussit si bien que dès 1822, on étend le bénéfice de ces prières et de ces collectes à toutes les missions de l'univers : l'œuvre de la Propagation de la foi est fondée. Pauline Jaricot en abandonne aussitôt la direction générale, mais l'œuvre, qui dure encore, reste le principal titre de gloire de sa fondatrice.
Ce succès ne la rend pas inactive. En 1826, elle institue le Rosaire vivant, qui développe la prière communautaire et le sens de l'Église. Après les insurrections des canuts de Lyon en 1831 et 1834, elle tente de lancer une œuvre de prêts gratuits, puis une entreprise métallurgique qui tourne à la catastrophe : elle y engloutit sa fortune. Réduite à l'indigence, obligée de mendier pour désintéresser ses créanciers, délaissée par ses amis et accablée par la maladie, elle garde pendant ses pénibles dernières années une confiance absolue en Dieu et une joie profonde.
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Écrit par
- Jacques DUBOIS : moine bénédictin, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
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