PAVANE
Basse-danse à mouvement lent, sur mesure binaire (2/4, 4/4), à caractère noble et grave, voire majestueux. Elle fut très en vogue dans l'Europe du xvie siècle. Selon certains, elle serait d'origine italienne et viendrait de paduana ou padovana (danse de Padoue ?) ; selon d'autres, son nom lui viendrait de l'espagnol, pavo (paon), comme si les danseurs se pavanaient à la façon de cet animal. Thoinot Arbeau décrit minutieusement ceux qui la dansent dans son Orchésographie (1588), mais on sait peu de choses sur les pas et le tempo. Vers 1520, c'est une danse de la cour de France, alors plus rapide qu'auparavant (comme le pazzamezzo) ; c'est une danse vocale et instrumentale, qui devient enfin une forme musicale ; elle disparaît pratiquement à la fin du xviie siècle. Dans la suite, elle est suivie la plupart du temps de la gaillarde ou d'une danse vive. Certains luthistes (Antonio Rotta, 1546 ; Matthias Waisselius, 1573) appellent pavane une danse lente ternaire sur le rythme : noire — croche, noire — croche. Dans les suites, surtout en Allemagne, elle est le type du morceau de grand style, avec quelque allure solennelle, voire pompeuse ; elle est la danse du pathétique et de l'élégie (on peut la rapprocher alors de l'allemande). Fauré et Ravel en composèrent suivant cet esprit. Parmi les compositeurs de pavanes les plus célèbres, il convient de citer Byrd, Bull, Dowland, Alfonso Ier Ferrabosco, Gibbons, Tomkins, Schein, Scheidt, Couperin.
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Écrit par
- Pierre-Paul LACAS : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien
Classification
Autres références
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DOWLAND JOHN (1563-1626)
- Écrit par Marc VIGNAL
- 511 mots
De ce grand luthiste et chanteur de l'époque élisabéthaine, on ignore s'il naquit en Angleterre ou en Irlande, d'où était originaire sa famille. Dès 1580, à l'âge de dix-sept ans, John Dowland se trouve à Paris dans la suite de l'ambassadeur d'Angleterre. Trois ans plus tard, il revient en Grande-Bretagne...
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SUITE, musique
- Écrit par Roger BLANCHARD
- 1 047 mots
- 1 média
À l'origine, on désignait par « suite » une série d'airs de danse écrits dans la même tonalité (majeure ou mineure) mais de rythme et de caractère différents.
On peut faire remonter au Moyen Âge l'usage de lier les danses, deux par deux : une lente et une vive. On remarque...