- 1. Géographie
- 2. Des Romains aux Carolingiens
- 3. Les vicissitudes politiques du xie au xvie siècle
- 4. Le soulèvement contre l'Espagne
- 5. La République ou les sept mini-républiques (xvie-xviiie s.)
- 6. L'empire colonial hollandais
- 7. Révolution et restauration 1780-1830
- 8. Le roi et le Parlement au xixe siècle
- 9. La Première Guerre mondiale
- 10. D'une guerre à l'autre (1919-1940)
- 11. Guerre et occupation, 1940-1945
- 12. Évolution politique et économique depuis 1945
- 13. Chronologie contemporaine
- 14. Bibliographie
- 15. Site internet
PAYS-BAS
Nom officiel | Royaume des Pays-Bas (NL) |
Chef de l'État | Le roi Willem-Alexander (depuis le 30 avril 2013) |
Chef du gouvernement | Dick Schoof (depuis le 2 juillet 2024) |
Capitale | Amsterdam |
Siège du gouvernement | La Haye |
Langues officielles | Néerlandais 1
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Unité monétaire | Euro (EUR) |
Population (estim.) |
18 031 000 (2024) |
Superficie |
36 337 km²
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Les vicissitudes politiques du xie au xvie siècle
L'émiettement du pouvoir (xie-xive s.)
Le roi Henri Ier l'Oiseleur, qui était parvenu, manu militari, à restaurer son autorité en Lotharingie (925), soucieux de garder réunis les différents territoires, partiellement autonomes, qui la constituaient, jeta les bases d'une politique à laquelle son fils Othon Ier le Grand donnerait corps : le système des Églises impériales. Par l'intronisation d'évêques investis également d'un pouvoir temporel, le roi de Germanie tenta de briser la puissance des seigneurs locaux. De ce fait, l'évêché d' Utrecht, appuyé par les rois et empereurs germaniques, constitua, jusqu'aux environs de 1100, l'entité la plus puissante des Pays-Bas du Nord, Liège et Cambrai étant ses homologues aux Pays-Bas du Sud. Les rois germaniques parvinrent en outre à conjurer ainsi le risque qu'une nouvelle dynastie ne détrônât l'ancienne, toute succession héréditaire étant en effet exclue. En tout état de cause, cela signifiait que l'autorité au moins nominale des évêques d'Utrecht s'exerçait, au milieu du xie siècle, sur un territoire compris entre la région de Groningue (GroningerOmmelanden) et la Zélande d'une part, entre le Rhin et la pointe de l'actuelle Hollande septentrionale d'autre part. Toutefois, le règlement de la querelle des Investitures réduisit considérablement l'influence temporelle des évêques du Saint Empire ; des États féodaux des Pays-Bas septentrionaux profitèrent de cette carence du pouvoir pour émerger. Entre 1100 et 1300, les comtes de Hollande et de Gueldre grignotèrent lentement le territoire du Nedersticht autour d'Utrecht ; vers 1200, il était déjà transformé en une mosaïque de souverainetés rivales : principautés locales, villes de l'IJssel et Gueldre. L'évolution des contrées qui constituent maintenant les provinces méridionales des Pays-Bas était identique. Dans le duché de Brabant, qui s'étendit de Nivelles à Bois-le-Duc, la marche vers l'autonomie avait même commencé plus tôt. Dès le xiie siècle, on peut parler ici d'un vaste territoire autonome. Par contre, l'actuel Limbourg néerlandais resta très morcelé jusqu'à la fin du Moyen Âge. Aucun seigneur local ne parvint à y étendre son pouvoir au détriment de ses voisins. Toutefois, à compter de 1288, l'ancien duché de Limbourg fut englobé dans le comté de Brabant.
Tentatives de centralisation
Au cours de leurs quelque deux mille ans d'histoire, les Pays-Bas actuels ont été quatre fois soumis à une autorité centrale : sous Charlemagne, sous les ducs de Bourgogne, sous leurs successeurs les Habsbourg et enfin depuis l'établissement du royaume au xixe siècle. La République du xviie siècle était plutôt un conglomérat de sept petits États. La période qui va des Carolingiens aux Bourguignons se caractérise par la désintégration de l'ensemble et par la constitution d'unités régionales. Le défaut de centralisation et la situation sociale du haut Moyen Âge se traduisent dans l'appareil administratif, judiciaire et fiscal. Sous les Carolingiens, l'empire fut divisé – à l'instar de l'Empire romain – en pagi (districts) administrés par un comte. On a calculé que les Pays-Bas septentrionaux et méridionaux étaient composés d'une cinquantaine de districts, ce qui donne une idée de l'exiguïté des circonscriptions. Sous Charlemagne, les comtes étaient encore amovibles, mais, sous Louis le Pieux et ses successeurs, ces offices étaient en bien des cas devenus héréditaires. Les souverains carolingiens ne disposaient que d'un seul moyen d'éviter la sécession de ces territoires épars : se déplacer de résidence en résidence, de palais en palais afin de donner, par leur présence physique,[...]
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Écrit par
- Christophe DE VOOGD : docteur en histoire, professeur agrégé à l'Institut d'études politiques de Paris
- Frédéric MAURO : professeur d'histoire à l'université de Nanterre et à l'Institut des hautes études de l'Amérique latine
- Guido PEETERS : docteur en droit, licencié en sciences politiques et diplomatiques
- Christian VANDERMOTTEN : docteur en sciences géographiques, professeur émérite à l'Université libre de Bruxelles, membre de la classe des lettres de l'Académie royale de Belgique, président de la Société royale belge de géographie
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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