- 1. Géographie
- 2. Des Romains aux Carolingiens
- 3. Les vicissitudes politiques du xie au xvie siècle
- 4. Le soulèvement contre l'Espagne
- 5. La République ou les sept mini-républiques (xvie-xviiie s.)
- 6. L'empire colonial hollandais
- 7. Révolution et restauration 1780-1830
- 8. Le roi et le Parlement au xixe siècle
- 9. La Première Guerre mondiale
- 10. D'une guerre à l'autre (1919-1940)
- 11. Guerre et occupation, 1940-1945
- 12. Évolution politique et économique depuis 1945
- 13. Chronologie contemporaine
- 14. Bibliographie
- 15. Site internet
PAYS-BAS
Nom officiel | Royaume des Pays-Bas (NL) |
Chef de l'État | Le roi Willem-Alexander (depuis le 30 avril 2013) |
Chef du gouvernement | Dick Schoof (depuis le 2 juillet 2024) |
Capitale | Amsterdam |
Siège du gouvernement | La Haye |
Langues officielles | Néerlandais 1
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Unité monétaire | Euro (EUR) |
Population (estim.) |
18 031 000 (2024) |
Superficie |
36 337 km²
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La Première Guerre mondiale
Puissance neutre, tout comme la Suisse et l'Espagne, les Pays-Bas étaient tout naturellement enclins à apporter leur soutien et leur aide à la Belgique neutre dont les Allemands avaient brutalement violé le statut international. Les Pays-Bas se sont fort correctement acquittés de cette tâche humanitaire. Dans les jours qui suivirent la capitulation d'Anvers, ils accueillirent des centaines de milliers de réfugiés belges. Pendant les années de guerre, ils tolérèrent qu'une foule de volontaires belges gagnent l'Angleterre par Flessingue via le territoire néerlandais afin de rejoindre le front de l'Yser. Beaucoup d'hommes politiques flamands résidèrent aux Pays-Bas. À la fin de la guerre, leur propre approvisionnement devint critique et des troubles éclatèrent en bien des endroits. Selon le leader socialiste Troelstra, la situation intolérable qui sévissait aux Pays-Bas favorisait la contagion des révolutions allemande, russe et hongroise. Quelques incidents dans l'armée et quelques troubles dans le port de Rotterdam lui donnèrent à penser que l'heure de la Révolution avait sonné : c'est ce qu'il proclama solennellement au Parlement. Mais les travailleurs catholiques et protestants envahirent les rues pour témoigner leur attachement à la maison d'Orange et Troelstra paya cher son erreur d'appréciation de la situation. Pourtant, ce faux pas ne fut considéré que comme une « faute », et non comme un crime ou une trahison. Il perdit toutefois une partie du soutien que lui apportaient les travailleurs et les intellectuels.
En outre, les Pays-Bas hébergeaient l'ex-empereur Guillaume II d'Allemagne. Celui-ci était en effet arrivé avec une « facilité suspecte » au Limbourg néerlandais. Il obtint l'asile politique du gouvernement néerlandais. Par ailleurs, lors de la débâcle allemande de novembre 1918, 70 000 soldats allemands avaient pu s'échapper et regagner leur pays avec une « facilité suspecte », au dire des Belges, et les Pays-Bas concédèrent qu'ils avaient permis aux troupes allemandes de faire retraite par leur territoire. Tout cela donna lieu à un véritable contentieux avec les Belges. Dans leurs transes patriotiques, des nationalistes belges francophones comme Paul Hymans et sa clique estimaient que, pour améliorer sa défense, la Belgique devait pouvoir revendiquer la possession de parties du Limbourg néerlandais et de la Flandre zélandaise. On se mit à dessiner des cartes, et la propagande prit des proportions démesurées en Belgique. Lors des pourparlers qui précédèrent le traité de Versailles, la diplomatie néerlandaise réussit à faire échec à Paul Hymans et, soutenue par les États-Unis, à interdire aux Belges toute expansion territoriale aux dépens des Pays-Bas. En réalité, il aurait été déloyal d'exiger ces concessions des Pays-Bas. À tout prendre, vu les circonstances difficiles, le pays ne s'était pas si mal acquitté de sa neutralité. Il ne méritait pas de « sanction » pour avoir fait preuve d'« imprudence » à tel ou tel moment. Toutefois, les prétentions des Belges francolâtres n'avaient pas manqué d'envenimer le climat des rapports belgo-néerlandais. Les Néerlandais ont la mémoire longue. Il faudra attendre bien longtemps avant que les relations entre les deux nations sœurs ne reprennent un tour normal, comparable à celui d'avant la Première Guerre mondiale.
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Écrit par
- Christophe DE VOOGD : docteur en histoire, professeur agrégé à l'Institut d'études politiques de Paris
- Frédéric MAURO : professeur d'histoire à l'université de Nanterre et à l'Institut des hautes études de l'Amérique latine
- Guido PEETERS : docteur en droit, licencié en sciences politiques et diplomatiques
- Christian VANDERMOTTEN : docteur en sciences géographiques, professeur émérite à l'Université libre de Bruxelles, membre de la classe des lettres de l'Académie royale de Belgique, président de la Société royale belge de géographie
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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