GALLES PAYS DE
La vie politique
Les problèmes ont été longtemps sociaux et religieux ; depuis les années 1930, on note une importante résurgence du nationalisme.
Au xixe siècle, le pays de Galles a subi le reflet des luttes communes à toute la Grande-Bretagne sur le thème de la démocratie. Le mouvement chartiste des années 1838-1854 s'est manifesté avec une particulière violence en 1839 à Newport et dans sa région, où eut lieu une véritable « insurrection » le 4 novembre, quand une dizaine de milliers d'ouvriers, dont beaucoup de mineurs, attaquent l'hôtel de ville de la cité et laissent en fin de compte une dizaine de morts sur le terrain ; les meneurs, dont John Frost et sept de ses camarades, d'abord condamnés à mort, voient leur peine commuée en déportation à vie. Moins dramatiques dans les décennies suivantes, les luttes politiques, surtout après les lois de démocratisation du suffrage en 1867 et 1884-1885, démontrent la force du courant libéral : il bénéficie des sympathies des non-conformistes, outrés du statut de l'Église d'Angleterre dans le Pays et qui réclament la séparation de l'Église et de l'État ; au début du xxe siècle, l'aile radicale du parti, animée par David Lloyd George, tend à unir la contestation religieuse et l'attente de profondes réformes en faveur de la classe ouvrière ; bientôt, la concurrence du nouveau Parti travailliste se fait sentir, d'autant que la loi de séparation de l'Église et de l'État, votée en 1914, est effectivement mise en application dès la fin du conflit mondial (1920) ; l'influence personnelle de Lloyd George contribue cependant à garantir à un parti déclinant de solides bastions gallois. En 1906, le pays de Galles avait élu trente-trois libéraux et un travailliste. En 1923, deux sièges vont aux Tories, douze aux libéraux et dix-neuf au Labour ; puis, en 1945, cette répartition est modifiée (respectivement 4, 6 et 25), résultat confirmé en 1959 (7, 2 et 27), pour en arriver, en 1966, à un laminage des libéraux, réduits à un siège, pendant que les conservateurs en gardent trois et que les travaillistes s'en adjugent trente-deux. Aux élections de 1983, vingt travaillistes, dont Michael Foot et James Callaghan, ont plus difficilement devancé les conservateurs (14 sièges), mais l'alliance libéraux - sociaux-démocrates n'a conquis que deux sièges.
En fait, l'irruption du nationalisme dans le combat politique a été un facteur d'évolution. Son importance est presque inversement proportionnelle au destin de la langue « nationale », le gallois : pratiquée encore par les deux tiers des habitants en 1891, elle n'était plus parlée que par moins de 18 % de la population lors du recensement de 2021. Pourtant, le nationalisme est bien né d'abord de l'ambition de préserver une culture, avant que les difficultés économiques de l'ère contemporaine lui donnent aussi un contenu socio-économique, et, comme ailleurs en Europe, recouvre la quête d'une identité et de solidarités locales au temps de sociétés plus dures et uniformisées. En 1925, John Saunders Lewis a fondé le Plaid Cymru (Parti nationaliste gallois) et a tenté de bénéficier de la crise des années 1930 pour opérer une percée ; tenté par la violence, et aussi attiré par le fascisme, il a contribué à un déclin durable du mouvement, malgré les efforts de son nouveau dirigeant, après 1945, Gwynfor Evans. Un réveil se produit dans les années 1960, avec l'élection d'Evans au Parlement lors d'une partielle. Une succession de défaites affaiblit les espoirs jusqu'à l'élection, en 1974, de deux députés. Le parti a varié ensuite entre 8 et 12 % des suffrages. En mars 1979, un scrutin référendaire avait été organisé par le gouvernement de James Callaghan sur le thème de la « dévolution de pouvoirs » à une assemblée élue galloise,[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Roland MARX : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
BLAIR TONY (1953- )
- Écrit par Jacques LERUEZ
- 2 382 mots
- 1 média
..., finissant par obtenir un accord de paix (l'accord du vendredi saint), le 10 avril 1998, non sans l'appui du président américain Bill Clinton. D'autres réformes constitutionnelles promises ont été mises en œuvre ; le Parlement écossais et l'assemblée régionale galloise, élus pour la première fois... -
CARDIFF
- Écrit par Claude MOINDROT
- 406 mots
- 2 médias
Principale ville du pays de Galles (318 000 hab. en 2005). Malgré sa position excentrique à l'extrême sud de la principauté, sur l'embouchure de la Taff, dans l'estuaire de la Severn, et malgré sa totale anglicisation, Cardiff a été choisie comme chef-lieu de la région de planification de « Galles...
-
EDWIN saint (585-632) roi de Northumbrie (616-632)
- Écrit par Paul QUENTEL
- 213 mots
Fils de Aelle (Ella) de Deira, roi du Northumberland, saint Edwin (Eadwine, vieil anglais Aeduini) succéda au premier roi, Aethelfrith. Ce dernier était tombé en 616 dans une bataille contre Raedwald, roi de l'East Anglia, qui soutenait Edwin. Primitivement païen, Edwin épousa la fille d'...
-
EUROPE - Géographie
- Écrit par Jacqueline BEAUJEU-GARNIER , Catherine LEFORT et Pierre-Jean THUMERELLE
- 16 414 mots
- 12 médias
...une série de plaines périphériques (bassin de Londres et ses prolongements à l'est, plaine du Lancashire à l'ouest). Le massif du pays de Galles (Snowdon, 1 085 m) et celui de la Cornouailles sont formés de terrains primaires plissés et de restes de noyaux cristallins. En Irlande, en dehors... - Afficher les 14 références