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PAYSAGE, peinture

Histoire du paysage pictural

L'origine du paysage (origine permanente dans la mesure où le phénomène s'est répété plusieurs fois) se trouve dans le développement et la coordination naturaliste d'éléments symboliques suggérant une ambiance, c'est-à-dire dans la présentation d'une architecture ou d'une partie d'architecture (une porte, une chambre), des arbres, des jardins, exceptionnellement des fleuves, des montagnes, le tout servant de référence topographique ou historique à des scènes narratives. L'attention portée à la réalité peut transformer ces représentations allusives en fragments d'une documentation scrupuleuse (mais ayant cependant toujours pour fonction de représenter un cadre ou de créer des lointains). Et leur juxtaposition, comme c'est le cas pour les représentations archéologiques ou médiévales, peut devenir une véritable énumération de termes et constituer ainsi un catalogue. Pour que puisse naître le véritable paysage, il suffit que la fonction symbolique de ces éléments soit portée au second plan ; il faut aussi que leur corrélation soit fondée sur une perspective scientifique ou sur une perspective intuitive, qui joue un rôle prioritaire sur chacun de ceux-ci. Cette corrélation peut utiliser des expédients qui, abstraits ou optiques, sont d'ailleurs souvent répétés, tels que la série des décors latéraux ou transversaux, le fleuve et la rue tortueuse, les décors aériens constitués de brumes ou de nuages, mais elle doit être effective.

La Grèce et Rome

Fresque de la villa de Livie - crédits :  Bridgeman Images

Fresque de la villa de Livie

Le paysage tient dans l'art antique et classique une place nettement moins importante que les scènes historiques et surtout que les représentations mythiques. Le paysage ne porte pas de nom spécial, bien qu'on parle d'articles topographiques ou topiaires, c'est-à-dire d'articles capables de représenter un lieu particulier ou même générique, peut-être en liaison avec la cartographie. Des paysages, ou mieux des vedute, furent introduits dans certaines œuvres ; ils sont parfois en relief, comme ceux qui se trouvent sur les colonnes impériales ou sur la face des sarcophages ; et la description que fait Vitruve des trois types de scènes utilisées pour le théâtre fait penser à une tradition du décor de paysage assez élaborée. Les conseils donnés, plus spécialement par Aristote concernant l'importance de l'air, en tant qu'écran visuel, capable d'abaisser et de réduire vers des gammes froides des couleurs lointaines, semblent appliqués à la lettre dans les décorations murales que nous connaissons, tout particulièrement dans les villes de la région du Vésuve, dénotant à nouveau une tradition antique (ce qui en reste pourrait être une copie assez fidèle). On peut lire dans Platon des commentaires pertinents sur la différence qui existe entre celui qui cherche à établir une ressemblance du portrait qu'il peint d'un personnage et celui qui se contente d'une ressemblance générale, ou plus exactement fantaisiste lorsqu'il regarde un paysage. « Comme nous ne savons rien de précis sur ces choses, nous n'en discutons pas et nous n'examinons pas de trop près ces représentations : nous nous contentons d'une peinture schématique et allusive » (Critias, 107 b, c, d). Il est difficile de déduire de ce passage l'existence de paysages indépendants, mais on y trouve cependant, de façon très claire, des références montrant qu'on utilisait au moins de vastes lointains « de terre, de montagnes, de fleuves, de forêts et de tout ce qui existe et se meut sous le ciel ». Et les paysages de L'Odyssée provenant d'une villa romaine (actuellement au Vatican) peuvent être considérés comme des preuves archéologiques : ils seraient les copies d'un codex enluminé du type rouleau, datant de 320 avant J.-C. ; de même la grande mode décorative[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Florence et à la Pennsylvania State University, membre de l'Institute for the Arts and Humanities

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Médias

Fresque de la villa de Livie - crédits :  Bridgeman Images

Fresque de la villa de Livie

<em>Érudit regardant une cascade</em>, Ma Yuan - crédits : Courtesy of the Metropolitan Museum of Art, New York City, C. C. Wang Family, Gift of The Dillon Fund, 1973

Érudit regardant une cascade, Ma Yuan

Saint François d'Assise donnant son manteau à un pauvre, Giotto - crédits : Fine Art Images/ Heritage Images/ Getty Images

Saint François d'Assise donnant son manteau à un pauvre, Giotto

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