PÉAN
Chant choral grec, généralement accompagné de lyre ou de flûte, caractérisé par le retour du cri Iô paian en refrain. Il est dédié par excellence à Apollon, le dieu guérisseur, dont péan est aussi l'épithète (cf. Péan, le nom du médecin d'entre les dieux, dans l'Iliade). Un péan demande la délivrance d'un mal : ainsi les Achéens apaisaient, tout le jour « chantant le beau péan », le dieu qui les avait punis en leur envoyant la peste (Iliade, I, 473) ; ou encore il remercie le dieu guérisseur, qui peut être aussi bien Artémis ou Asklépios. La santé dans la lutte étant le succès, le péan est aussi la prière d'avant le combat (Thucydide) et le chant de triomphe après la victoire (Iliade, XXII, 391). Plus généralement, le péan finit par accompagner comme chant solennel et joyeux toute festivité, commençant ou s'achevant.
Pour autant que les rares exemples parvenus jusqu'à nous permettent d'en juger (péans en l'honneur d'Asklépios, péan d'Aristonoüs de Corinthe, quelques fragments des neuf péans de Pindare), le péan, même si sa structure métrique varie (hexamètre, anapeste, iambe, ionique mineur...), possède une certaine régularité de composition (invocation aux dieux, récits mythiques, prière terminale) : c'est même le chant de la règle heureuse et de l'heureuse remise en règle, et cette force sobre s'oppose à la violence passionnée du dithyrambe, comme Apollon à Dionysos.
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Écrit par
- Barbara CASSIN : chargée de recherche au C.N.R.S.
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