PEAU
Les annexes de l'épiderme
Ce sont des formations épithéliales complexes qui se développent grâce à une collaboration entre le derme et l'épiderme. Les messages initiaux , qui conditionnent pendant la vie embryonnaire la différenciation de l'épiderme, viennent du derme. Ces annexes sont les glandes sudorales eccrines, les glandes sudorales apocrines, les glandes sébacées, les poils et les ongles.
Les glandes sudorales eccrines
Elles sont réparties irrégulièrement sur tous les territoires cutanés. Elles sont particulièrement abondantes sur les paumes et les plantes, où on en compte jusqu'à 620 par centimètre carré. Elles sont également très nombreuses au niveau des aisselles, du front et de la poitrine. On en compte de 2 à 5 millions et leur densité est la même quelle que soit la couleur de la peau.
Elles se développent vers le quatrième mois de la vie intra-utérine et, à la naissance, leur nombre est définitif. Elles deviennent pleinement fonctionnelles vers l'âge de deux ans.
Elles sont constituées d'un tube unique divisé en deux portions :
– Un peloton sécrétoire, encore appelé peloton sudoral, situé dans le derme profond à la limite de l'hypoderme. La lumière centrale du canal est bordée d'une rangée de cellules claires sécrétoires et de petites cellules sombres dont la fonction n'est pas encore connue. Chaque peloton est entouré de cellules myo-épithéliales qui se contractent régulièrement afin d'éliminer la sueur en jet de vapeur. Ces pelotons sont innervés par des fibres cholinergiques qui contrôlent leur activité.
– Un canal excréteur ou canal sudoripare bordé d'au moins deux assises de cellules cubiques forme le second constituant de la glande. Son rôle est bien sûr d'acheminer la sueur, mais il est également capable de modifier la composition de celle-ci par réabsorption sélective de sodium, et sécrétion de mucus favorisant le retour de la sueur, après condensation, dans la portion intra-épidermique du canal sudoral, par un effet de mèche. Les cellules de la couche externe sont capables d'absorber le sodium de la sueur grâce à une pompe sodium-potassium dépendante de l'ATP. Dans sa partie terminale, intra-épidermique, le canal se modifie. Les cellules qui le bordent ressemblent aux kératinocytes. Le conduit s'enroule en spirale, ce qui favorise la condensation et donc l'élimination des calories, puis s'ouvre directement à la surface de l'épiderme.
On comprend donc que chaque glande sudorale fonctionne avec contraction du peloton sécrétoire qui transforme la sueur en vapeur, puis condensation de cette vapeur dans la partie intra-épidermique en spirale et réabsorption d'une partie de la sueur par un effet de mèche qui va la faire redescendre jusqu'au peloton sécrétoire où elle est vaporisée de nouveau. Évaporation et condensation font que la sueur élimine d'autant plus efficacement les calories qu'elle reste sous forme de vapeur. Lorsque la sudation est trop abondante et que le canal sudoral est engorgé, la sueur perle à la surface de la peau. L'élimination calorique devient alors cent fois moins efficace, puisqu'elle n'est plus assurée que par l'évaporation de la sueur à la surface de la peau. Le contrôle de la température du corps par la sueur se fait donc d'autant mieux que les gouttelettes de sueur ne se forment pas.
La sueur contient de 95 à 99 p. 100 d'eau. Elle est hypotonique par rapport au plasma mais concentre des substances comme l'urée et l'acide lactique. Elle comporte du sodium, du potassium, du chlore. La sueur est acide et modifie donc le pH de la surface de la peau. De nombreuses substances peuvent être excrétées dans la sueur, comme des médicaments, des protéines et des anticorps. Le volume de sueur excrété peut aller de 0,7 litre par 24 heures au repos complet à 12 litres[...]
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Écrit par
- Louis DUBERTRET : professeur de la clinique des maladies cutanées, université de Paris-VII, chef de service de dermatologie à l'hôpital Saint-Louis, directeur de l'Institut de recherche sur la peau
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