- 1. Aux sources de l'éducation nouvelle : Érasme et Rousseau
- 2. Le thème de la démocratisation dans les projets révolutionnaires
- 3. Économie et éducation : écoles mutuelles du début du XIXe siècle
- 4. L'éducation intégrale et polytechnique dans la pensée socialiste du XIXe siècle
- 5. « L'école et la vie » selon Dewey et Makarenko
- 6. Bibliographie
PÉDAGOGIE Les courants modernes
Dans l'évolution pédagogique, des phases d'intense élaboration doctrinale ou de transformation des institutions alternent avec des phases plus calmes, vouées à la lente diffusion des idées ou à la consolidation des structures scolaires.
Les temps forts de l'histoire de l 'éducation se situent à différents niveaux de la réalité pédagogique : anticipations géniales ou utopiques, projets répondant aux exigences d'une époque, réalisations effectives. Faute d'une distinction suffisante entre ces différents plans, entre ce qui se proclame ou se désire et ce qui se fait, on peut être conduit à nier toute évolution.
La sélection des grands moments de la pédagogie engage une certaine conception de l'objet même de l'histoire. Il s'agit, pour L. Goldmann par exemple, de retenir « les actions humaines de tous les lieux et de tous les temps, dans la mesure où elles ont eu ou ont maintenant une importance pour ou une influence sur l'existence et la structure d'un groupe humain et implicitement, à travers celui-ci, une importance pour ou une influence sur l'existence et la structure humaine présente ou future ».
Aussi, dans l'ordre de la pédagogie, les actions « sélectionnées » tirent-elles leur signification de la manière dont elles accélèrent ou mettent en cause la réalisation d'un schéma évolutif qui porte successivement au devant de la scène les universités médiévales, les collèges secondaires de l'Ancien Régime et les institutions d'éducation populaire des xixe et xxe siècles. Il convient de préciser que cette construction à partir du sommet va de pair avec le développement d'une tendance à la démocratisation et avec l'élaboration d'une pédagogie nouvelle, soucieuse d'intégrer les progrès accomplis dans la connaissance des élèves à former et dans celle des disciplines ou des supports de l'enseignement.
L'accroissement et la diversification de la population scolaire et universitaire entraînent, à la fois, une différenciation des institutions et un renouvellement des finalités de l'école. À côté de la conservation du patrimoine culturel prennent place la production de connaissances nouvelles et, surtout dans les pays qui ont accédé récemment à l'indépendance, la fonction d'intégration nationale.
Les grandes lignes de cette évolution complexe seront illustrées (à partir du xve siècle) au moyen de quelques exemples privilégiés qui en souligneront tour à tour les aspects doctrinaux et les formes institutionnelles.
Aux sources de l'éducation nouvelle : Érasme et Rousseau
De nombreux auteurs ont contribué à l'édification des principes que les pédagogues du xxe siècle ont regroupés sous le terme d'éducation nouvelle. Parmi ces auteurs, Érasme (1469-1536) et Rousseau (1712-1778) ont préconisé une pédagogie progressive, fondée sur une meilleure connaissance de l'élève, et souligné l'importance de la relation éducative.
La relation pédagogique chez Érasme
Érasme a vécu à une époque de transition, particulièrement fertile en contrastes. Il a connu successivement une enfance malheureuse aux Pays-Bas, le climat austère et contraignant des monastères, l'enseignement scolastique des collèges médiévaux, l'éclat de la Renaissance italienne et les débuts de la Réforme luthérienne. Tirant au besoin ses informations et ses justifications de la lecture de Quintilien ou d'autres auteurs de l'Antiquité, il est ainsi conduit à dénoncer, d'une part, le pédantisme, la cuistrerie et la brutalité des maîtres et, d'autre part, la pratique des châtiments corporels, à l'école ou dans la famille.
Il oppose à ces comportements une conception éducative qui fait une large place aux différentes formes de relations. Les tentations et les vices qui menacent le jeune enfant,[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Antoine LÉON : professeur à l'université de Paris-V
Classification
Média
Autres références
-
ÉDUCATION / INSTRUCTION, notion d'
- Écrit par Daniel HAMELINE
- 1 299 mots
On pourrait penser, dans un premier temps, que les rapports entre « éduquer » et « instruire » sont simples à établir. Si l'on se réfère à la définition qu' Emmanuel Kant donne de l'éducation, à la fin du xviiie siècle, l'instruction apparaît, à côté « des soins, de...
-
ARNOLD THOMAS (1795-1842)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 366 mots
Éducateur britannique, headmaster (directeur) de la célèbre public school de Rugby, Thomas Arnold exerça une forte influence sur l'éducation privée en Angleterre. Il était le père du poète et critique Matthew Arnold.
Né le 13 juin 1795 à East Cowes, sur l'île de Wight, Thomas Arnold fait...
-
ASCHAM ROGER (1515-1568)
- Écrit par Henri FLUCHÈRE
- 386 mots
Humaniste anglais du meilleur ton, qui gaspillait parfois son temps à jouer aux dés et qui assistait à des combats de coqs, Ascham était cependant un grave personnage et un grand érudit. Fort en langues classiques dès son admission à St. John's College (Cambridge), il y devint bientôt professeur...
-
ASHTON-WARNER SYLVIA (1908-1984)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 269 mots
La pédagogue et écrivain néo-zélandaise Sylvia Ashton-Warner se fit connaître par son travail innovant consistant à adapter les méthodes traditionnelles d'enseignement de l'anglais aux besoins spécifiques des enfants maoris. Elle visait ainsi à promouvoir la paix et la communication entre deux cultures...
- Afficher les 66 références