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RIBERA PEDRO DE (1681-1742)

Architecte espagnol qui appartient à la catégorie des « fous délirants » dénoncés par le néo-classicisme. On condamnait ainsi la liberté dans la création et le caractère proprement espagnol de celui qui fut le grand architecte madrilène du xviiie siècle, par opposition aux architectes étrangers pratiquant à la cour un art international.

Formé d'abord par son père Juan, un maître charpentier d'origine aragonaise installé à Madrid, Pedro de Ribera entre au service de Teodoro Ardemáns, le maître des œuvres de la ville (1719). À la mort de ce dernier en 1726, il lui succède dans sa charge. C'est l'époque où le marquis de Vadillo, actif corregidor (administrateur royal de Madrid) de 1715 à 1729, s'efforce de donner à la ville un visage de capitale, grâce à d'importants travaux d'urbanisme.

La première réalisation de Ribera fut le parc de la Virgen del Puerto (1718), en bordure du Manzanares, avec une chapelle où le marquis de Vadillo fut enterré. Ce petit édifice fort savant se recommande par un plan complexe et une présentation recherchée. D'autres créations de Ribera contribuèrent à faire naître un style madrilène d'architecture. Il s'agit du pont de Tolède sur le Manzanares (1719), d'un dessin très élaboré et orné des oratoires de San Isidro et de Santa María de la Cabeza, de la caserne des gardes du corps (1720) et surtout de l'hospice de San Fernando, commencé en 1722 (aujourd'hui Musée municipal). Le portail est une œuvre capricieuse et surchargée, dont les caractères se retrouvent sur plusieurs autres portails sortis des mains de Ribera. Le cycle madrilène de l'artiste se termine avec deux églises demeurées inachevées, celle de Montserrat, pour les bénédictins (1720), et celle de San Cayetano (plans de 1722 et 1737), pour les théatins. En dehors de Madrid, Ribera fournit les dessins de la tour de la cathédrale de Salamanque, construite entre 1733 et 1738, qui dut être restaurée après le tremblement de terre de 1755.

Hospice de San Fernando, Madrid - crédits :  Bridgeman Images

Hospice de San Fernando, Madrid

Cathédrale, Salamanque, Espagne - crédits : CSP_JackF/ Fotosearch LBRF/ Age Fotostock

Cathédrale, Salamanque, Espagne

— Marcel DURLIAT

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Écrit par

  • : professeur émérite d'histoire de l'art à l'université de Toulouse-Le-Mirail

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Hospice de San Fernando, Madrid - crédits :  Bridgeman Images

Hospice de San Fernando, Madrid

Cathédrale, Salamanque, Espagne - crédits : CSP_JackF/ Fotosearch LBRF/ Age Fotostock

Cathédrale, Salamanque, Espagne

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