PRADO PEDRO (1886-1951)
Écrivain chilien, fondateur du groupe Los Diez, Prado choisit d'abord la poésie pour exprimer son attitude contemplative à l'égard du monde et de lui-même. S'il introduit le vers libre dans la lyrique chilienne, ce n'est pas en novateur ; il préfère les formes traditionnelles, comme le sonnet, et son langage se soumet à la grammaire commune. Ses compositions les plus importantes sont : Flores de cardo (1908, Fleurs de chardon), Los Pájaros errantes (1915, Les Oiseaux errants) et son anthologie, intitulée Las Estancias del amor (Les Chambres d'amour), qui rassemble des poésies de différents livres : Camino de las horas (1934), Otoño en las dunas (1940), Esta Bella Ciudad envenenada (1945, Cette Belle Ville empoisonnée), No más que una rosa (1946, Rien qu'une rose). Esprit réfléchi, méditatif, tourmenté, imprégné de lectures philosophiques, dans sa prose poétique, Prado traduit en paraboles sa philosophie de la vie : La Casa abandonada (1912, La Maison abandonnée). La volonté d'expression symbolique affaiblit souvent sa pensée et ternit ses pages lyriques les plus pures. Ses idées philosophiques le conduisirent à professer un certain anarchisme social ; il croyait que sa confiance dans l'intelligence, son culte de la bonté et de la beauté le libéreraient de l'humanité. Son premier roman, La Reina de Rapa Nui (1914), est une fantaisie imaginée dans une île perdue. Alsino (1920), long poème en prose, est l'histoire prodigieuse d'un enfant qui souhaite voler. Cette composition allégorique symbolise peut-être les aspirations et les limites de l'être humain ; livre moderniste par sa tonalité précieuse, Alsino est réaliste par ses descriptions de la vie chilienne.
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Écrit par
- Sylvie LÉGER : licenciée ès lettres, maître en philosophie
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