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SALINAS PEDRO (1891-1951)

Salinas est l'un des grands noms de la célèbre «   génération de 1928 », à laquelle appartiennent, à côté de García Lorca, d'autres poètes de première importance : Jorge Guillén, Gerardo Diego, Rafael Alberti, Vicente Aleixandre, Dámaso Alonso, Luis Cernuda, Emilio Prados. Deux chefs-d'œuvre se détachent, La Voz a ti debida et Razón de amor, qui composent l'un des plus beaux chants d'amour du lyrisme espagnol. En ce domaine, nul n'a su mieux que Salinas dire l'angoisse et la sensualité, le tourment et l'extase de la passion d'aimer. « Dans l'œuvre de Pedro Salinas, écrit son ami Guillén, tout se soumet à une valeur première : l'âme. » Et il ajoute : « Après Espronceda et Bécquer, après le Canto a Teresa et les Rimas, a-t-on écrit en Espagne quelque chose de plus important que La Voix qui t'est due et Raison d'amour  ? »

« Vivre, c'est toujours se séparer »

Salinas naquit à Madrid où il fit toutes ses études, jusqu'au grade de docteur ès lettres. De 1914 à 1917, il exerce la fonction de lecteur d'espagnol à la Sorbonne, poste où lui succéda Jorge Guillén. Après son mariage en 1915, il devient, en 1918, professeur à l'université de Séville où il eut comme élève Luis Cernuda. Après un séjour à l'université de Cambridge, il fait partie à Madrid de la brillante équipe de chercheurs que dirigeait Ramón Menéndez Pidal au Centro de estudios históricos. De cette époque datent d'importants essais littéraires recueillis par la suite dans Literatura española del siglo XX. À partir de 1933, Salinas organise et dirige, à Santander, l'Université internationale, qui attire une foule d'étudiants et de professeurs étrangers. Après l'année tragique de 1936, il enseigne aux États-Unis. De 1942 à 1945, Salinas fut professeur à l'université de Puerto Rico. Durant les dernières années de sa vie, le poète effectua de nombreux voyages en Europe et en Amérique latine, refusant toutefois de revenir en Espagne. C'est à Boston, dans cet exil volontaire, qu'il mourut. Sa tombe, élevée au cimetière de Santa Magdalena, à San Juan de Puerto Rico, regarde la mer qu'il avait tant aimée.

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Écrit par

  • : professeur émérite des Universités, membre correspondant de la Real Academia Española

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