PÉKIN ou BEIJING
Les transformations d’une métropole
Un site de plaine au pied des montagnes
Pékin est située dans une petite plaine alluviale dont l'altitude moyenne ne dépasse pas 50 mètres, à l'extrémité septentrionale de la Grande Plaine de Chine du Nord, par 390 54′ de latitude nord (soit légèrement plus au sud que celle de Naples) et par 1160 28′ de longitude est. Cette plaine est limitée au nord par les montagnes Yanshan dont les crêtes sont soulignées par la Grande Muraille, au nord-ouest par les derniers contreforts du plateau mongol et à l'ouest par les collines de l'Ouest qui font partie des montagnes du Shanxi ; ces hauteurs s'élèvent peu à peu de 400 à 1 500 mètres. À l'est, la plaine fait face au golfe de Bohai, distant d'environ 180 kilomètres. Elle est elle-même un ancien golfe marin qui fut comblé par les alluvions des rivières descendant des montagnes, surtout par celles du Yongdinghe, qui, après avoir changé plusieurs fois de cours et provoqué de graves inondations, donna à la plaine sa physionomie actuelle.
Le climat de Pékin est caractérisé par des hivers froids et secs dus au voisinage de l'anticyclone sibérien, tandis que les étés, sous l'influence de la mousson du sud-est, sont chauds et humides. Les contrastes saisonniers sont très marqués (amplitude thermique supérieure à 30 0C). Mais l'originalité du climat pékinois tient à l'abondance relative des pluies, exceptionnelle pour la Grande Plaine de Chine du Nord, et qui est une conséquence de sa situation au pied des montagnes qui font barrière en été aux courants humides du sud-est (moyenne annuelle des précipitations : 636,8 mm). On compte en moyenne 200 jours sans gel par an. En hiver, le ciel est presque toujours clair et lumineux et les chutes de neige sont rares. La violence des vents du nord-ouest accentue l'impression de froid glacial ; il arrive qu'ils apportent des poussières qui donnent à l'atmosphère une couleur jaunâtre et qui pénètrent partout. Pour s'en protéger, on a planté dès la Libération (1949) des rideaux d'arbres à la périphérie de Pékin, tandis que les larges avenues de la ville sont pour la plupart bordées de plusieurs rangées de saules et de peupliers. En mars, le printemps éclate brusquement, les températures s'élèvent rapidement, ce qui entraîne une importante évaporation et accentue la sécheresse. Le printemps est court, car dès la fin mai arrive l'été avec ses vents du sud-est, chauds et humides. Il dure environ trois mois et reçoit les deux tiers des précipitations annuelles, concentrées surtout en juillet et août et tombant souvent sous forme d'averses très violentes qui peuvent nuire aux récoltes. En septembre, dès que les vents du nord-ouest soufflent à nouveau, les pluies cessent et commence l'automne, qui est la plus belle saison : le temps est clair, les températures sont douces, mais, comme le printemps, cette saison est très courte et dès novembre paraissent les premières gelées.
Une ville de contact
Pékin s'est établie au contact de régions différentes sur le plan tant physique qu'humain, qui mettent en présence deux types de civilisation : la civilisation agricole traditionnelle chinoise de la Grande Plaine du Nord et la civilisation nomade des steppes mongoles et mandchoues.
Les montagnes Yanshan ont certes été un obstacle sérieux à ces contacts, mais elles ont pu cependant être franchies grâce aux trouées naturelles de Nankou et Shanhaiguan, qui permettent le passage de routes utilisées par les caravanes d'Asie centrale et convergeant toutes vers Pékin.
Ces cols sont maintenant empruntés par de grandes voies de communication dont le carrefour est Pékin.
En outre, la région de Pékin renferme des gisements de houille (Mentougou), de fer et de cuivre ; elle bénéficie aussi d'importantes ressources en[...]
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Écrit par
- Jean CHESNEAUX : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris, directeur d'études à l'École pratique des hautes études
- Marie-Annick LANCELOT : chargée de conférences à l'Institut national des langues orientales vivantes de l'université de Paris-III
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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