PELLÉAS ET MÉLISANDE (C. Debussy)
Publié en mai 1892, le drame en cinq actes de Maurice Maeterlinck Pelléas et Mélisande est créé à Paris, au théâtre des Bouffes-Parisiens, le 17 mai 1893. Claude Debussy (1862-1918) assiste à une des premières représentations mais il a déjà lu l'œuvre et, fasciné par celle-ci, décidé d'en tirer un opéra. En août 1893, il obtient de Maeterlinck les autorisations nécessaires. En deux ans (septembre 1893 - août 1895), l'essentiel de la partition est écrit ; Debussy entame ensuite l'orchestration. Le compositeur a amputé la pièce de Maeterlinck de quatre scènes et procédé à des coupures ponctuelles, notamment à l'élimination de passages descriptifs.
Le 30 avril 1902, Pelléas et Mélisande, drame lyrique en cinq actes et douze tableaux, est créé à Paris, à l'Opéra-Comique (salle Favart), avec la cantatrice écossaise Mary Garden (Mélisande), Jean Périer (Pelléas), Hector Dufranne (Golaud), Félix Vieuille (Arkel), Jeanne Gerville-Réache (Geneviève), sous la direction d'André Messager ; Albert Carré a réalisé la mise en scène, Lucien Jusseaume et Eugène Ronsin les décors et costumes. Pendant les répétitions, Debussy a dû ajouter des interludes orchestraux pour combler les temps morts nécessités par les changements de décor.
Argument
L'action se déroule dans un royaume imaginaire, Allemonde, à une époque indéterminée.
Acte I. Golaud (baryton), petit-fils du vieux roi d'Allemonde, Arkel (basse), et demi-frère de Pelléas (baryton Martin ou ténor), a ramené une mystérieuse jeune fille, Mélisande (soprano), qu'il a trouvée en larmes dans la forêt. Dans une lettre à Pelléas, il raconte son aventure et son intention d'épouser Mélisande. Geneviève (alto), la mère de Golaud et de Pelléas, lit cette lettre à Arkel (« Voici ce qu'il écrit à son frère Pelléas »). On apprend que Golaud a épousé Mélisande six mois auparavant et qu'il demande à Arkel de bénir cette union. Pelléas, qui est chargé de rapporter à Golaud l'accord de leur grand-père, souhaite se rendre auprès d'un ami malade, mais Arkel lui rappelle que son père est malade, lui aussi, et qu'il doit veiller sur lui jusqu'à sa guérison. Au troisième tableau, Pelléas rejoint Mélisande et Geneviève dans le parc du château et ils regardent partir un vaisseau.
Acte II. Pelléas et Mélisande se dirigent vers une fontaine. Mélisande joue avec son alliance et la laisse tomber dans l'eau. Devant son affolement, Pelléas la rassure et lui conseille de dire la vérité à Golaud. On apprend que Golaud est tombé de cheval au même moment. Pendant que Mélisande le soigne, il remarque l'absence de l'anneau ; elle affirme l'avoir perdu dans la grotte, au bord de la mer. Pelléas et Mélisande partent explorer la grotte et tombent sur trois mendiants endormis. Effrayés, ils abandonnent leur prétendue recherche.
Acte III. Le troisième acte commence par la fameuse scène de la fenêtre : Mélisande laisse pendre ses longs cheveux que Pelléas caresse tendrement (« Mes longs cheveux descendent jusqu'au seuil de la tour ! »). Golaud survient et les sépare brutalement (« Vous êtes des enfants... »). Golaud entraîne Pelléas dans les caves lugubres du château et lui demande de s'éloigner de Mélisande car elle est enceinte. Poussé par la jalousie, Golaud interroge le petit Yniold (rôle travesti, soprano), fils de son premier mariage, à propos de Pelléas et de Mélisande : il le hisse sur ses épaules pour qu'il lui raconte ce qu'il voit par la fenêtre ; Yniold lui répond qu'ils sont assis ensemble mais, effrayé par la réaction de Golaud, refuse d'en dire davantage.
Acte IV. Pelléas décide de partir, sur les conseils de son père. Golaud survient, fou de jalousie, et s'empare des cheveux de Mélisande en la brutalisant (« Une grande innocence ![...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Alain PÂRIS : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France
Classification
Média