NIAGARA PÉNINSULE DU
La péninsule du Niagara est située au Canada, dans le sud de l'Ontario. Elle est bordée par le lac Ontario au nord, la rivière Niagara à l'est, le lac Érié au sud et le comté de Haldimand et la ville de Hamilton à l’ouest. Il s'agit d'un couloir économique et de transport majeur reliant la région la plus habitée du Canada, celle du Grand Toronto et de Hamilton, aux États-Unis. Relativement peu peuplée, elle compte moins d’un demi-million d’habitants au début des années 2020.
Le nord de la péninsule est traversé par l'escarpement du Niagara, désigné en 1990 par l'UNESCO réserve de biosphère, en raison de son importance géologique et écologique. Les terres situées entre l’escarpement et le lac Ontario sont caractérisées par des sols très fertiles et un microclimat qui, combinés, en font l’une des principales régions fruitières et viticoles du Canada. Les légumes, les grandes cultures (le soja, le blé, le maïs…), les fleurs sous serre, les bovins, la volaille, et plus récemment le cannabis, figurent aussi parmi les produits agricoles du Niagara.
Le paysage rural de la péninsule du Niagara est parsemé de nombreuses fermes, de toutes tailles, consacrées à la culture de raisins, cerises, prunes, pêches et abricots destinés au marché canadien et à l’exportation. La mondialisation économique a placé certaines filières du secteur agricole dans une situation précaire. Les marchés du raisin à jus et des fruits à chair tendre se sont refermés alors que les grandes chaînes de supermarchés se tournent de plus en plus vers des fournisseurs étrangers.
La péninsule du Niagara fait partie de la Rust Belt (ceinture de la rouille) nord-américaine. Au xxe siècle, on y fabriquait une gamme diversifiée de produits, notamment en acier, des composants automobiles, des aliments et boissons et du papier. À l’origine, c’est la facilité d’accès aux marchés de consommation tant canadiens qu’américains et la disponibilité d'une énergie hydroélectrique bon marché à Niagara Falls qui avaient attiré les entreprises. Une grande partie d’entre elles ont aujourd’hui quitté la région pour s’installer aux États-Unis, au Mexique ou encore en Chine.
Malgré ces changements économiques, la péninsule du Niagara demeure un important corridor commercial pour l’expédition de marchandises. Le canal Welland, qui traverse la péninsule selon un axe nord-sud entre le lac Ontario et le lac Érié, permet aux navires de contourner les chutes Niagara. Une autoroute, la Queen Elizabeth Way, de direction sud-est–nord-ouest, relie Buffalo – ville américaine et frontalière – à la région du Grand Toronto, l’une des régions industrielles les plus productives du Canada.
Le tourisme constitue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale un des piliers de l’économie du Niagara. Cette industrie repose pour une large part sur les emblématiques chutes de la rivière Niagara, partagées entre Canada et États-Unis. Le côté canadien de la rivière offrant le meilleur point de vue sur les chutes, Niagara Falls s’est rapidement imposée comme le haut lieu du tourisme régional.
D'autres localités de la péninsule misent aussi sur ce secteur. Dans la partie nord située au pied de l'escarpement du Niagara, le succès grandissant des vins du Niagara a fait naître, au début des années 2000, une industrie vinicole et culinaire florissante, à Niagara-on-the-Lake notamment. Sur les rives du lac Érié, le tourisme est plutôt axé sur la villégiature et les loisirs aquatiques, comme la pêche sportive, tandis que les villages et villes de l'intérieur des terres ont mis l'accent sur le patrimoine et l'agrotourisme. Cependant, cette économie est vulnérable, car dépendante de certains événements liés à la situation internationale (attentats terroristes, crises sanitaires…) qui font chuter le nombre de visiteurs.[...]
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Écrit par
- Christopher FULLERTON : professeur agrégé, département de géographie et tourisme, université Brock, St. Catharines, Ontario (Canada)
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