SAINT-ESPRIT PÈRES DU
Membres d'une congrégation religieuse fondée à Paris, le 20 mai 1703, par un simple clerc du diocèse de Rennes, Claude François Poullart des Places. La communauté qui en fut le point de départ n'était qu'un séminaire ouvert à des étudiants pauvres, en vue de les former pour les postes les plus humbles. Cette œuvre n'a d'abord que de rares collaborateurs : la Congrégation du Saint-Esprit, sous l'invocation du Cœur immaculé de Marie, ne dépasse pas encore dix membres à la mort du fondateur (2 oct. 1709). Au fur et à mesure d'un accroissement assez lent, les pères du Saint-Esprit (ou Spiritains) prennent en charge des collèges ou des missions paroissiales, à la manière des Monfortains, et préparent déjà quelques-uns des leurs pour les missions étrangères. La suppression de la Compagnie de Jésus en 1765 leur vaut de s'implanter à Saint-Pierre-et-Miquelon, en Guinée, au Sénégal.
Supprimée par la Révolution française, la congrégation est rétablie en 1816. Mais, malgré l'approbation pontificale obtenue en 1824, elle ne se développe pas suffisamment pour répondre aux appels qu'elle reçoit, pour des missions à l'étranger, tant de la part du gouvernement français que de la part de la congrégation romaine de la Propagande.
Elle ne prend son essor qu'à la suite de sa fusion avec la Société du Cœur immaculé de Marie, fondée en 1841 par François-Marie-Paul Libermann (1802-1852), israélite converti. C'est en Afrique que se fait la rencontre entre les deux instituts. Après le décret de fusion (10 sept. 1848), Libermann demeure jusqu'à sa mort l'unique supérieur. La congrégation s'étend rapidement dans les divers pays d'Europe, y recrutant de nombreux missionnaires, spécialement pour l'Afrique. Elle a fondé les premiers vicariats apostoliques de l'Afrique orientale (Zanzibar, Zangubar) et elle a contribué aussi à l'évangélisation de l'Afrique centrale (Congo, Angola). Les pères du Saint-Esprit, qui sont aujourd'hui environ 3 300 (dont 800 Français, 610 Irlandais, 300 Néerlandais, 270 Nigérians et 215 Portugais), assurent la direction du séminaire français de Rome (Santa Chiara), dont ils ont entrepris la construction en 1853.
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Écrit par
- André DUVAL : dominicain, archiviste de la province de France
Classification
Autres références
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MISSIONS
- Écrit par Jean BAUBÉROT , Henry DUMÉRY , Antonin-Marcel HENRY et Anastasios YANNOULATOS
- 17 266 mots
- 6 médias
...révolution de 1789, se caractérisa par la prolifération des sociétés et instituts missionnaires (dépendant directement de la Propaganda fide) : pères du Saint-Esprit, Missions africaines de Lyon, pères blancs, Verbistes, Scheutistes, pères de Mill Hill, et par l'envoi de plus en plus important de religieux...