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PÉROTIN (XIIe-XIIIe s.)

Nouveautés techniques

Deux nouveautés essentielles : l'enrichissement de la polyphonie et les progrès de la notation. Avant Pérotin, l'écriture polyphonique était à deux voix (déchant et organum). Les musiciens parisiens semblent être les continuateurs des moines de Saint-Martial de Limoges, dans le domaine de l'organum en particulier. On pense généralement que, dans le Magnus Liber, les organa à deux voix doivent être attribués à Léonin ; Pérotin ne fit que les réviser en les abrégeant. Par contre, avec Pérotin paraît l'écriture à trois et à quatre voix.

En fait, il existe un conduit à trois voix signé d'un certain Maître Albert (Magister Albertus Parisiensis) figurant en appendice dans le manuscrit d'un office, destiné à Saint-Jacques-de-Compostelle, qu'on peut dater des environs de 1140 (Codex Calixtinus). Cet exemple est unique et l'écriture en est encore assez gauche.

Avec Pérotin, l'écriture s'enrichit donc et s'affine. Qui plus est, la notation dite pérotinienne permet de préciser les rythmes : un ingénieux système de ligatures détermine la place des valeurs longues et des valeurs brèves, selon les modes rythmiques alors en usage. Il y avait six modes : le premier comportait l'alternance longue/brève ; le deuxième, l'alternance brève/longue ; le troisième, l'alternance une longue/deux brèves ; le quatrième, deux brèves/une longue ; le cinquième, deux longues ; le sixième, six brèves consécutives. Ce système, bien qu'encore rudimentaire, marque un pas en avant considérable et ouvre la voie à l'écriture proportionnelle (notatio mensurabilis) dont l'apparition permettra l'éclosion de l'ars nova.

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