PÉROU
Nom officiel | République du Pérou (PE) |
Chef de l'État et du gouvernement | Dina Boluarte (depuis le 7 décembre 2022) |
Capitale | Lima |
Langues officielles | Espagnol ; aymara et quechua (langues officielles localement) |
Unité monétaire | Nouveau sol (PEN) |
Population (estim.) |
34 096 000 (2024) |
Superficie |
1 285 082 km²
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Histoire
La conquête de l'indépendance (1816-1884)
La restauration de Ferdinand VII, surnommé « le Désiré » (« el Deseado »), sur le trône d'Espagne eut lieu en 1814. Faisant abstraction des libertés accordées au temps de Charles III, de la Constitution de Cadix de 1812 et des progrès idéologiques réalisés depuis 1808, il instaura en Espagne un régime absolutiste. En Amérique, il voulut procéder de la même manière. Or, bien des États s'étaient déjà proclamés indépendants. Il envoya des renforts pour soumettre les rebelles. Ses généraux furent implacables. Cependant, malgré l'émeute du Cuzco (1814), le Pérou lui demeura fidèle.
De tous les pays de l'Amérique latine, il constituait le bastion le plus solide de la monarchie espagnole. Les créoles les plus actifs se trouvaient à Lima, mais ils craignaient l'Inquisition et l'autorité indiscutable du vice-roi Abascal qui, de plus, disposait de forces militaires appréciables, prêtes à écraser toute mutinerie.
El Libertador : San Martín (1816-1821)
C'est de l'extérieur, du sud par le Chili et du nord par l'Équateur, que vinrent les forces qui finiraient par avoir raison des royalistes péruviens. L'artisan principal de l'indépendance péruvienne fut l'Argentin José de San Martín y Matorras, l'un des meilleurs stratèges de son époque.
Après le congrès de Tucumán (juill. 1816), où il exerça un grand ascendant sur les délégués des provinces argentines, San Martín rallia le gouvernement à son projet et put grouper quelque quatre mille hommes, dont un corps excellent de grenadiers à cheval. Puis ayant passé les cols très élevés d'Uspallata et de l'Aconcagua, il infligea le 12 février 1817 une sévère défaite au général péruvien Maroto à Chacabuco (Chili). Désormais, la voie lui était ouverte pour atteindre le cœur du Chili. À quelque temps de là, il fit une entrée triomphale à Santiago, et l'indépendance de ce pays, jusque-là capitainerie générale rattachée à la vice-royauté du Pérou, fut solennellement annoncée un an jour pour jour après la défaite de Maroto.
Le plus difficile restait à faire : la conquête du Pérou. Il ne fallait pas songer à traverser les longs et pénibles déserts de Tarapacá et d'Atacama, mais à pouvoir disposer de navires pour transporter ses troupes. Lord Thomas Alexander Cochrane mit sa flotte au service de San Martín. C'était là une aide inespérée que le destin offrait au général argentin. Il put ainsi faire débarquer ses troupes à Paracas, attaqua le port du Callao. Le successeur d'Abascal, le vice-roi Pezuela, après avoir résisté quelque temps, dut se retirer de Lima.
San Martín, désigné sous le nom de Libertador (Libérateur), fit son entrée à Lima le 28 juillet 1821, et l'indépendance fut publiquement proclamée en l'hôtel de ville. Les royalistes n'avaient pas pour autant renoncé à la lutte dans l'altiplano. Pour venir à bout de la résistance, San Martín demanda des secours à Bolívar. Or il ignorait que ce dernier, qu'il espérait attendre à Guayaquil, l'avait devancé avec l'intention de l'évincer.
Simón Bolívar, successeur de San Martín (1822-1826)
Entré en triomphateur à Santa Fe de Bogotá, Bolívar est nommé président de la république de Grande-Colombie. Par la prise de Guayaquil, qu'il annexa, il voulut s'emparer du Pérou où se trouvaient encore des troupes espagnoles. Il y réussit par la victoire de Junín (août 1824) et surtout par celle d'Ayacucho remportée par le général colombien Sucre (déc. 1824). De fait, le Pérou n'existait plus en tant que vice-royauté. Cependant, le port du Callao, dernière garnison coloniale, ne se rendit qu'en janvier 1826.
Bolívar donna au Pérou une constitution « monocratique » (1825) où transparaissaient ses intentions[...]
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Écrit par
- François BOURRICAUD : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Albert GARCIA : maître de conférences à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris-X
- Alain LABROUSSE : retraité de l'Éducation nationale, expert dans le domaine de la géopolitique des drogues
- Évelyne MESCLIER : ancienne élève de l'École normale supérieure, docteur de l'université de Paris-VII, géographe chargée de recherches (C.R. 1) à l'Institut de recherche pour le développement
- Valérie ROBIN AZEVEDO : professeure des Universités en anthropologie à l'université de Paris, laboratoire URMIS
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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