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PÉROU

Nom officiel

République du Pérou (PE)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Dina Boluarte (depuis le 7 décembre 2022)

      Capitale

      Lima

        Langues officielles

        Espagnol ; aymara et quechua (langues officielles localement)

          Unité monétaire

          Nouveau sol (PEN)

            Population (estim.) 34 096 000 (2024)
              Superficie 1 285 082 km²

                Le Pérou contemporain

                Retour à la démocratie et aux vieux partis

                L'année 1980 est une année charnière qui marque, après douze ans de régime militaire, le retour au système démocratique. À la suite de la promulgation de la Constitution de 1979, les populations analphabètes – principalement les paysans indigènes des Andes et de l'Amazonie – votent pour la première fois aux élections générales. Les partis politiques d'avant le régime du général Juan Velasco Alvarado se retrouvent en lice, aux côtés d'une nouvelle gauche issue des luttes sociales de la fin des années 1970. Fernando Belaúnde, du parti de droite Action populaire (AP), est, pour la seconde fois, confortablement élu président de la République avec 45 % des voix. L'Alliance populaire révolutionnaire américaine (APRA, centre) n'obtient que 27,4 % des suffrages et les partis de gauche 13,85 %. Belaúnde adopte une politique économique néolibérale. La substitution des biens de consommation nationaux par des produits importés, stimulée par la politique de libéralisation du commerce extérieur, a un effet dépressif sur l'activité industrielle péruvienne. Les exportations stagnent et les importations doublent entre 1979 et 1982. Le niveau élevé d'endettement à court terme est aggravé pour combler le déficit commercial. C'est le début de la crise de la dette extérieure. Le taux d'inflation ne cesse de croître, passant de 60,8 % en 1980 à 158,3 % en 1985.

                Enlisement dans la guerre

                La veille du scrutin présidentiel du 18 mai 1980, un groupe d'hommes masqués investit le village andin de Chuschi et brûle les urnes pour appeler à boycotter la consultation. Cette action passe presque inaperçue au niveau national. Cependant, elle scelle le début de la lutte armée du Parti communiste péruvien d'obédience maoïste, plus connu sous le nom de Sentier lumineux (PCP-SL). Fondé en 1964, et dirigé par le professeur d’université Abimael Guzmán (qui deviendra le charismatique « président Gonzalo »), le Sentier lumineux était passé à la clandestinité dans les années 1970 pour préparer la lutte armée. De 1980 à 1982, les attaques contre l'« État bourgeois et réactionnaire » se multiplient (sabotage d'infrastructures et de moyens de communication, assassinats d'autorités politiques). La guérilla étend son influence, gagne à sa cause une jeunesse frustrée dans ses efforts de mobilité sociale et s'implante dans les zones rurales les plus pauvres de la sierra en créant des comités de soutien. Pourtant, le pouvoir en place néglige initialement ce mouvement subversif. Cette erreur de diagnostic amène, à la fin de 1982, le gouvernement, dépassé par la progression de la « guerre populaire » du PCP-SL, à céder aux militaires les pleins pouvoirs sur les régions qui échappent à l'État et sont déclarées en état d'urgence (notamment les départements andins d'Ayacucho, Huancavelica et Apurimac). La population civile la plus démunie est la principale victime de la militarisation du conflit. La police (Sinchis), la marine et l'armée de terre mènent la lutte contre-insurrectionnelle en employant la torture, les exécutions extrajudiciaires et en provoquant la disparition de milliers de personnes. La violence s'accroît et les positions se radicalisent des deux côtés. En 1984, le Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA), d'inspiration guévariste, se forme et se lance lui aussi dans la lutte armée. Il pratique enlèvements et assassinats sélectifs. Cependant, son impact reste mineur au regard de celui du PCP-SL. Le MRTA ne s'attaque pas à la population civile, à la différence du Sentier lumineux, dont certains massacres, en représailles, sont revendiqués (69 villageois assassinés à Lucanamarca en 1983). Lors des élections générales de 1985, Belaúnde laisse en héritage un pays marqué par la[...]

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                Écrit par

                • : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne
                • : maître de conférences à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris-X
                • : retraité de l'Éducation nationale, expert dans le domaine de la géopolitique des drogues
                • : ancienne élève de l'École normale supérieure, docteur de l'université de Paris-VII, géographe chargée de recherches (C.R. 1) à l'Institut de recherche pour le développement
                • : professeure des Universités en anthropologie à l'université de Paris, laboratoire URMIS
                • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Médias

                Pérou : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Pérou : carte physique

                Pérou : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Pérou : drapeau

                Pérou : territoire et population - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Pérou : territoire et population

                Autres références

                • PÉROU, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • ALTIPLANO

                  • Écrit par
                  • 549 mots
                  • 3 médias

                  Une partie des Andes est occupée par de hautes plaines, appelées altiplano, dont on distingue plusieurs types, de la Bolivie à la Colombie. L'Altiplano péruvo-bolivien est un ensemble de hautes plaines, entre 3 600 et 4 200 mètres, coupées de petits chaînons montagneux, qui s'étire sur 1 000...

                • AMÉRINDIENS - Hauts plateaux andins

                  • Écrit par
                  • 4 689 mots
                  ...piémont forestier des Andes. Le conflit s'acheva en 1572 avec la capture et la décapitation de l'Inca Tupac Amaru, le dernier souverain de la dynastie. La chute des souverains « naturels » du Pérou eut pour effet la perte d'influence des élites péruviennes et la transformation d'une population contrastée...
                • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

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                  • 24 158 mots
                  • 23 médias
                  ...Chili central (320 S.), les épandages volcaniques du Trias moyen à supérieur (formation Pichidangui) dépassent 6 000 mètres d'épaisseur. Des faciès comparables se retrouvent au Pérou (groupe Chocolate) entre 80 S et 60 S. Les faciès plus orientaux du Pérou central, dépourvus de volcanisme,...
                • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géographie

                  • Écrit par , et
                  • 18 105 mots
                  • 9 médias
                  Les chaînes montagneuses sud-américaines peuvent être divisées en trois parties : jusqu'au centre du Pérou, les cordillères sont vigoureuses, séparées par de profonds fossés tectoniques dont celui du río Magdalena est le plus remarquable ; les volcans forment les principaux sommets, le plus élevé...
                • Afficher les 69 références