PERSEVERANCE, mission
L’avenir de l’exploration martienne
La mission de retour des échantillons prélevés par Perseverance se fera dans un ballet d’étapes, orchestré par la NASA et l’ESA et qui inclura un module orbital, une astromobile collectrice des tubes d’échantillons scellés, un système de lancement en orbite martienne à partir du cratère Jezero et un rendez-vous en orbite avec le module de retour vers la Terre, qui emportera enfin la précieuse capsule contenant les échantillons. Un retour sur Terre prévu vers 2032, sauf aléas ! Ce n’est qu’alors que débutera une nouvelle phase d’exploration de Mars dans divers laboratoires scientifiques pour étudier avec des moyens inégalés les échantillons et s’attaquer à la grande question : la vie a-t-elle pu se développer sur Mars ?
Que dire de l’exploration humaine de Mars dont plusieurs projets nationaux sont à l’étude ? Les missions habitées reposent sur un contexte bien différent des missions scientifiques et le débat y est non seulement financier ou politique, mais aussi éthique. Un point particulièrement problématique, mais rarement abordé, est l’association d’une mission habitée avec la recherche de la vie sur Mars, la question clé dans une stratégie d’exploration scientifique par les missions martiennes. Les modules d’atterrissage sont en effet tenus, afin d’éviter toute contamination accidentelle de Mars par des éléments biologiques, de respecter un protocole international dit de « protection planétaire » incluant une stérilisation poussée pour accéder à des sites d’intérêt biologique, ce qui est peu compatible avec une mission habitée.
Mars continuera à faire rêver. Les images transmises par les sondes fournissent déjà une vision de proximité en réalité virtuelle. Nous assistons à des couchers de soleil sur Mars – le soleil couchant y est d’ailleurs plutôt bleu du fait des poussières martiennes qui diffusent la composante rouge du spectre solaire tout en rougissant le ciel martien. Nous admirons des panoramas impressionnants et suivons avec émotion les pérégrinations de ces robustes astromobiles martiennes à travers des paysages inconnus. N’avons-nous pas tous, en fin de compte, déjà posé le pied sur Mars ?
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Écrit par
- Pierre DROSSART : directeur de recherche CNRS, Institut d'astrophysique de Paris (CNRS, Sorbonne université)
Classification
Médias