PERSONNALITÉ
Déterminants de la personnalité
Les déterminants de la personnalité sont à la fois génétiques, biologiques, et environnementaux. En effet, la différenciation du tempérament, qui serait en grande partie héritée, en personnalité stable et cohérente, se fait en interaction avec l’environnement. La contribution spécifique et unique des aspects héréditaires et environnementaux est difficile à déterminer, car précisément ils sont en interaction continuelle avec les aspects génétiques et biologiques. Cependant, différentes études indiquent qu’environ 40 p. cent des traits de la personnalité seraient héréditaires alors que le reste serait tributaire de l’environnement, comme a pu le montrer une méta-analyse portant sur soixante-deux études et plus de 100 000 participants. Il faut remarquer que l’environnement commun de jumeaux ou d’une fratrie a généralement une incidence faible sur le développement de la personnalité, mais cela pourrait s’expliquer par le fait qu’un même environnement est perçu de manière différente par chacun. Il est également bien documenté que différentes hormones, notamment les hormones sexuelles, comme les androgènes et les œstrogènes, et différents neurotransmetteurs, comme la sérotonine, la dopamine ou la noradrénaline, ont une influence sur l’expression comportementale des individus, et donc vraisemblablement sur leur personnalité. Ainsi, le polymorphisme sur le chromosome X (locus Xq11-12) d’un gène codant pour un récepteur des androgènes (AR), qui se lie notamment avec la testostérone, a également un impact sur l’expression phénotypique de certains traits de la personnalité comme l’impulsivité ou la recherche de sensations.
Certains scientifiques ont tenté d’identifier les structures cérébrales et neurotransmetteurs dont l’activité serait impliquée dans l’expression comportementale des principales dimensions de la personnalité. Par exemple, Eysenck a postulé que le système autonome, et en particulier le système sympathique, serait impliqué dans les comportements associés au névrosisme alors que l’extraversion serait associée aux processus corticaux d’excitation et d’inhibition. Par la suite, d’autres auteurs ont suggéré que la recherche de nouveauté, l’extraversion, ou l’ouverture dépendraient du système dopaminergique ; l’évitement du danger, le névrosisme, ou le caractère consciencieux du système sérotoninergique ; et la dépendance à la récompense du système noradrénergique. La littérature scientifique contemporaine montre que les associations entre les aspects biochimiques, physiologiques et la personnalité sont nombreuses mais souvent d’amplitude relativement modeste, ce qui suggère que les fondements biologiques de la personnalité impliquent de nombreux gènes, de nombreuses structures et nombreux neurotransmetteurs du système nerveux central.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jérôme ROSSIER : docteur en psychologie, professeur, université de Lausanne (Suisse)
Classification
Autres références
-
ADAPTATION - Adaptation sociale
- Écrit par Raymond BOUDON
- 2 256 mots
- 1 média
La première est représentée par exemple par les travaux de T. W. Adorno et de ses collaborateurs sur la Personnalité autoritaire : certaines attitudes sont enracinées au plus profond de la personnalité, elles en composent d'une certaine manière la structure ou sont les symptômes d'un certain syndrome... -
AGRESSION (psychologie sociale)
- Écrit par Laurent BÈGUE
- 902 mots
L’agression est définie comme un comportement qui vise à blesser intentionnellement un individu motivé à se soustraire à ce traitement. Les recherches conduites sur les formes et fonctions du comportement agressif ont mobilisé des méthodologies extrêmement variées (statistiques publiques judiciaires...
-
ALEXITHYMIE
- Écrit par Olivier LUMINET
- 520 mots
L’alexithymie est un trait de personnalité stable qui se caractérise par une difficulté à identifier et à distinguer les états émotionnels, une difficulté à les verbaliser, une vie imaginaire réduite, et un mode de pensée tourné vers les aspects concrets de l’existence au détriment de...
-
ANALYSE TRANSACTIONNELLE
- Écrit par Olivier JUILLIARD
- 1 083 mots
Théorie de la personnalité et pratique thérapeutique permettant de rendre compte et de modifier les relations inter-individuelles, l'analyse transactionnelle (A.T.) fut développée par le psychiatre et psychanalyste américain Eric Berne (1910-1970), qui fut l'élève de Paul Federn et d'Erik Erikson....
- Afficher les 46 références