PERSONNE GRAMMATICALE
Modalité portée, explicitement ou implicitement, par le verbe dans l'énoncé et renvoyant aux différents cas du schéma de communication. Si l'on envisage la phrase nominale, et sans tenir compte de certains éléments isolés qui peuvent à eux seuls fournir un énoncé complet (« déjà ? », « interdiction de prendre des photos »), plusieurs configurations sont possibles.
On trouve d'abord le cas où l'énonciateur est également le thème du jugement énoncé ; c'est la première personne du discours, et toutes les langues connaissent une marque pertinente pour signifier cette identité. Cette marque peut, bien entendu, se présenter dans l'énoncé comme un pronom personnel ou sous la forme d'une opposition dans la flexion verbale ; il demeure qu'elle est, de toute façon, distincte de toute autre possibilité et fonctionne de manière pertinente. Dans le cas où l'énonciateur n'est pas le sujet explicite de l'énoncé, on a, de nouveau, plusieurs possibilités : ou bien le destinataire est sujet, et c'est ce qu'on appelle classiquement la deuxième personne, à condition toutefois de bien entendre derrière cette dénomination des phénomènes aussi divers que « je dis que tu » (le « constatif »), « je veux que tu » (le « jussif »), fréquemment transcrit par le mode impératif, sans indication de personne, « je souhaite que tu » (l'« optatif ») ; ou bien, ni le locuteur ni le destinataire ne sont impliqués dans l'énoncé, mais seulement quelque objet du monde, désigné par une référence gestuelle (« ce cheval ») ou de discours (le système des noms propres, les substituts anaphoriques des différents segments énoncés précédemment et dont on fait l'économie, etc.) : on a alors affaire à la troisième personne grammaticale qui, outre qu'elle renvoie aux catégories de pensée déjà données ci-dessus (« je vois », « je dis », « je pense qu'il »), recouvre en fait un ensemble disparate d'éléments dont le seul dénominateur commun est qu'ils supposent presque tous une valeur « déictique » dont le démonstratif est exemplaire. C'est la raison pour laquelle on parle fréquemment de non-personne, à propos des substituts (il, elle, etc.), issus, d'un point de vue diachronique, d'un simple démonstratif.
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Écrit par
- Robert SCTRICK : assistant à l'université de Paris-X
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