PESTE
Épidémiologie
Parmi les hôtes de l’infection, il faut distinguer, après le rat noir, Rattus rattus, initialement incriminé comme seul réservoir et seul propagateur de la peste :
– les rongeurs commensaux de l’homme, qui pénètrent sans y gîter dans les maisons et dont le type est le rat gris ou Rattus norvegicus, moins bon vecteur que Rattus rattus ;
– les rongeurs champêtres proches du rat, sans contact direct avec l’homme, mais en contact avec les espèces précédentes commensales ou domestiques ;
– les rongeurs sauvages, sans contact direct avec l’homme ni avec les espèces commensales, dont les espèces varient selon les régions : tarbagan, spermophile, mérione, gerbille, écureuil, qui assurent, d’une part, la transmission du germe aux espèces commensales, d’autre part, la persistance de l’infection dans la nature. Le rôle de ces espèces, capables en général d’aménager des terriers profonds, est capital dans le maintien du bacille de la peste sous terre (peste « endogée »). La marmotte sibérienne est à l’origine de la peste de Mandchourie de 1910 et des poussées de peste en Mongolie en 2020.
Les vecteurs de l’infection sont en effet essentiellement les puces, dont le rôle a été démontré par P. L. Simond en 1898. Contaminée par un animal en phase septicémique, la puce héberge ensuite le bacille dans son tube digestif où il se multiplie. Puis elle le transmet principalement par piqûre, à l’occasion d’une régurgitation sanguine du fait du blocage de l’estomac et du proventricule dû à la prolifération bactérienne.
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Écrit par
- Henri-Hubert MOLLARET : professeur émérite à la faculté de médecine de Paris, chef de service à l'Institut Pasteur
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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