PESTICIDES

Les effets sur la santé humaine

Depuis les années 1980, les enquêtes épidémiologiques ont évoqué l’implication des pesticides dans plusieurs pathologies chez des personnes exposées professionnellement à ces substances, en particulier des pathologies cancéreuses, des maladies neurologiques et des troubles de la reproduction. Dans ce contexte, la Direction générale de la santé a sollicité l’I.N.S.E.R.M. pour effectuer un bilan de la littérature scientifique permettant de fournir des arguments sur les risques sanitaires associés à l’exposition professionnelle aux pesticides, en particulier en secteur agricole, et sur les effets d’une exposition précoce chez le fœtus et les jeunes enfants.

D’après les données de la littérature scientifique internationale publiées depuis les années 1980 et analysées par des experts, l’I.N.S.E.R.M. arrive à la conclusion qu’il semble exister une association positive entre l’exposition professionnelle à des pesticides et certaines pathologies chez l’adulte (notamment la maladie de Parkinson et les cancers de la prostate). Par ailleurs, les experts pointent le fait que les expositions aux pesticides intervenant au cours de la période prénatale et périnatale, ainsi que lors de la petite enfance, semblent être particulièrement à risque pour le développement de l’enfant.

Cette expertise collective, publiée en juin 2013, montre que, pour des substances autorisées, l’épidémiologie débouche sur « une présomption moyenne » de liens entre l’exposition d’agriculteurs ou d’ouvriers manipulant ces produits et certaines maladies. Si certains pesticides aujourd’hui interdits (notamment le dibromochloropropane qui a permis de lutter contre les nématodes présents dans les sols) ont été responsables de problèmes de fertilité masculine, de nombreuses incertitudes subsistent en ce qui concerne les pesticides actuellement employés. Quant aux relations entre pesticides et infertilité chez la femme, elles restent encore mal connues et demandent à être mieux étudiées. Si présomption ne vaut pas culpabilité démontrée, les experts rappellent que « ne pas être en mesure de conclure ne veut pas dire obligatoirement qu’il n’y a pas de risque ». Ils soulignent la nécessité d’une meilleure connaissance des données d’exposition (anciennes et actuelles) de la population professionnelle en contact direct ou indirect avec des pesticides.

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Écrit par

Alain BLOGOWSKI : adjoint au délégué interministériel aux industries agroalimentaires et à l'agro-industrie

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