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PESTICIDES

Les résidus de pesticides dans les aliments

Il ne se passe pas de semaine sans que les médias ne pointent, avec plus ou moins de virulence, les résultats d’analyses qui mettent en évidence la présence de résidus de pesticides dans notre alimentation, le plus souvent dans des fruits ou des légumes.

En juillet 2013, de nombreux journaux faisaient ainsi leur une avec les résultats de l’enquête réalisée par l'association Générations futures sur un échantillon de fraises (26 lots français et 23 espagnols) qui révélait la présence de résidus de pesticides interdits ou interdits d'usage sur la fraise dans ces deux pays. Ainsi, deux échantillons français contenaient de l'endosulfan, un insecticide organochloré interdit en Europe depuis 2005, et deux échantillons espagnols du carbosulfan, insecticide de la famille des carbamates interdit d’utilisation depuis 2008. Par ailleurs, trois autres échantillons français et deux lots espagnols contenaient des substances actives autorisées en France et en Espagne, mais pas sur la fraise. L'association relève aussi avoir trouvé 225 résidus de pesticides dans les 49 échantillons analysés (5 en moyenne dans les fraises françaises et 4 dans les fraises espagnoles). Au total, 92 p 100 des échantillons analysés contenaient un ou plusieurs résidus (100 p. 100 des fraises françaises et 85 p. 100 des fruits espagnols). Toutefois, un seul échantillon dépassait les limites maximales de résidus (L.M.R.) autorisées pour chaque pesticide par la réglementation européenne.

Si un tel dépassement et le fait de trouver des résidus de pesticides non autorisés sur cette culture constituent des infractions, et sont donc sanctionnables, la présence de résidus de substances autorisées n’est, quant à elle, pas condamnable. En effet, pour chaque couple denrée (fruit, légume ou céréale)/substance active, la réglementation européenne fixe les L.M.R. autorisées. Celles-ci correspondent aux niveaux supérieurs de concentration de résidus de pesticides autorisés légalement dans ou sur les denrées alimentaires et les aliments pour animaux. Elles sont fondées sur les bonnes pratiques en agriculture et l’exposition minimale du consommateur, nécessaire à la protection des consommateurs les plus vulnérables.

Pour s’assurer que ces L.M.R. respectent bien la sécurité du consommateur, on effectue le calcul suivant : dans un premier temps, on considère que chaque produit agricole pour lequel une A.M.M. a été délivrée contient la teneur maximale autorisée en résidu de pesticide. On fait ensuite la somme de ces résidus potentiels en prenant en compte le régime alimentaire de toutes les catégories de populations. La quantité de pesticide théorique ingérée est alors comparée à la dose journalière admissible (D.J.A.) qui correspond à la dose sans effet (ne provoquant pas de maladie), obtenue après des études de toxicité sur les animaux. On ajoute des facteurs de sécurité pour tenir compte des variations de comportement possibles entre les hommes et les animaux et entre les divers groupes de population. Dans tous les cas, les L.M.R. sont établies, pour chaque pesticide, de façon à rester bien en deçà des seuils toxicologiques, c’est-à-dire de manière à ce que les quantités de résidus qu’un individu est susceptible de retrouver quotidiennement dans son alimentation ne soient en aucun cas toxiques, à court ou à long terme. En revanche, les éventuels effets des interactions entre ces différents pesticides ne sont pas pris en compte pour le calcul de ces seuils.

Une image plus représentative de la présence de résidus de pesticides dans les aliments est donnée chaque année par les résultats des contrôles effectués par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (D.G.C.C.R.F.). En 2010, ce sont ainsi 5 180 échantillons qui ont été analysés (66 p 100 d'origine[...]

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Écrit par

  • : adjoint au délégué interministériel aux industries agroalimentaires et à l'agro-industrie

Classification

Médias

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