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ANDERS PETER (1908-1954)

Quand, le 10 septembre 1954, à Hambourg, Peter Anders se tua au volant de son coupé Mercedes, toute l'Allemagne prit le deuil de sa star la plus populaire, celle qui incarnait le mieux l'optimisme de l'après-guerre. Vingt ans plus tôt, Peter Anders (né à Essen, le 1er juillet 1908) faisait ses armes sur diverses scènes, avant d'être engagé à l'Opéra de Munich, où lui étaient confiés les emplois les plus divers de ténor lyrique. Le 24 juillet 1938, il y participait à la création de Friedenstag, de Richard Strauss (un Piémontais). En 1939, il gagnait l'Opéra d'État de Berlin. La guerre réduisant ses activités scéniques, il se consacrait surtout au lied, avec le pianiste Michael Raucheisen.

Dès la fin des années 1940, il devint l'idole du public, conquis par son physique et son timbre de jeune homme, sa joie de vivre et la richesse de son répertoire, qui incluait aussi l'opérette viennoise. Sa voix s'élargissant, il évolua vers des rôles de ténor dramatique et incarna Florestan (Fidelio de Beethoven), le rôle-titre d'Otello de Verdi et Walther von Stolzing (Les Maîtres chanteurs de Nuremberg de Wagner). Il devait aborder les rôles wagnériens de Parsifal et même de Tristan, quand le destin brisa net cet essor... Anders possédait une voix extrêmement phonogénique, qui laissait percevoir le sourire ou les larmes, grâce à une capacité infinie de nuances, d'inflexions et de couleurs. Il fut peut-être le ténor de langue allemande le plus intelligent et le plus sensible d'une époque qui en comptait pourtant beaucoup.

— Philippe DULAC

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Écrit par

  • : agrégé de lettres modernes, ancien élève de l'École normale supérieure

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