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BLAKE PETER (1948-2001)

Figure de légende, sir Peter Blake a remporté les plus grandes courses à la voile, avant de tourner une page importante de sa vie et de consacrer son temps à la défense de l'environnement. Il créa en 2000 une fondation afin de conduire des missions scientifiques à travers le monde avec son bateau Seamaster de 36 mètres de longueur en aluminium, racheté à l'explorateur français Jean-Louis Étienne. Le 5 décembre 2001, il fut assassiné par des pirates en Amazonie, alors qu'il se trouvait au mouillage à bord de son bateau non loin du petit port de Balneario da Fazendinha, à environ 22 kilomètres au sud de Macapa (Brésil). Il terminait l'observation du fleuve Amazone. Son programme prévoyait la visite des zones clés de l'écosystème mondial, parmi lesquelles l'Antarctique et les grands fleuves de la planète. Un travail de longue haleine, destiné à faire prendre conscience aux hommes de la fragilité de notre Terre et de l'urgence d'en prendre soin.

Homme de mer persévérant, téméraire et organisé, Peter Blake est né en octobre 1948 à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Comme beaucoup de ses compatriotes, il n'a aucun mal à se mettre au bateau à voile dans un pays baigné par la mer. Tout commence dès huit ans, à bord du Pee Bee des kiwis, un dériveur comparable à l'Optimist que l'on trouve en France. À vingt ans, dans le jardin familial, il construit lui-même Bandit, un petit bateau habitable. Deux années plus tard, après avoir terminé des études d'ingénieur mécanicien, il se rend en Angleterre et fait la connaissance de sir Robin Knox-Johnston, vainqueur en 1968 du premier tour du monde en solitaire et sans escale, ainsi que de Leslie Williams, un autre fameux navigateur anglais. Ces rencontres marqueront sa vie. À plusieurs occasions, les marins feront équipe dans de folles entreprises au large. D'abord pour la course Le Cap-Rio de Janeiro en 1971. Puis pour celle du tour des îles Britanniques disputée en double avec Williams. Trois années plus tard, Peter Blake est à bord de Burton-Cutter comme chef de quart pour la première course autour du monde en équipage avec escales, la Whitbread, créée par les Britanniques en 1973. Il disputera cette épreuve de course au large par les trois caps et à travers les quarantièmes rugissants à cinq reprises, et sur un intervalle de seize ans. En 1989-1990, la cinquième édition est la bonne : Peter Blake entre dans la légende en remportant les six étapes en temps réel et compensé à bord de son ketch Steinlager. Forte personnalité, il a su mesurer, au fil du temps, l'importance de l'équipe, la force du groupe. Avec le talent qui est le sien, il va inscrire en vingt-cinq ans à son palmarès les trois épreuves de voile les plus difficiles. À sa victoire dans la Whitbread, il ajoute deux autres victoires majeures et complémentaires : le Trophée Jules-Verne couru sur catamaran de haute mer autour du monde, et la Coupe de l'America disputée sur des monocoques à l'occasion d'un duel.

C'est en 1993 qu'il s'attaque pour la première fois au Trophée Jules-Verne, le tour du monde non-stop. Au vingt-troisième jour de mer, alors qu'il entre dans l'océan Indien, il est contraint à l'abandon sur avaries et revient en Europe. Aidé du fidèle Robin Knox-Johnston, il déclare moins d'une année plus tard : « Nous avons un travail à terminer avec le Trophée Jules-Verne. » À bord du catamaran Enza-New-Zealand, avec six équipiers, ils repartent donc et, avec 74 jours, 22 heures et 17 minutes, battent le record de Bruno Peyron. Deux années plus tard, Olivier de Kersauzon reprendra le flambeau, accueilli, à son arrivée à Brest par un Peter Blake beau joueur.

Le troisième volet du palmarès de Peter Blake est loin d'être le plus simple : il s'agit de la Coupe de l'America. Une vieille épreuve que seuls les[...]

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Écrit par

  • : journaliste, rédacteur en chef de la revue Bateaux

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