Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MEDAWAR PETER BRIAN (1915-1987)

Peter Medawar - crédits : Central Press/ Hulton Archive/ Getty Images

Peter Medawar

Biologiste anglais dont les travaux considérables touchent à plusieurs domaines très importants de la biologie : l'immunité, l'hérédité, la différenciation, et permettent de tracer des voies nouvelles à l'étude des greffes, des transplantations et de la cancérologie. Ancien élève de l'université d'Oxford, il est nommé, en 1961, professeur de zoologie et d'anatomie comparée à l'University College de Londres. Membre à titre étranger de l'Académie des sciences de New York, il fait également partie, en 1955, du comité chargé d'étudier les effets des radiations nucléaires sur l'homme. Le prix Nobel de médecine lui est décerné en 1960, ainsi qu'au professeur australien Frank MacFarlane Burnet, pour la découverte du phénomène de tolérance, une nouvelle percée dans le domaine de l'immunologie. Medawar deviendra directeur de l'Institut britannique de recherches médicales et président de la Société de transplantation.

Spécialiste de l'immunologie et des transformations cellulaires, Medawar a pu prouver, dès 1946, que le rejet est dû, chez l'animal, à un phénomène immunologique : en effet, l'animal vivant rejette la greffe qui lui est génétiquement étrangère, et cela grâce à un mécanisme immunitaire. L'intrusion de substances étrangères à un organisme (antigènes) déclenche, dans ce même organisme, la production d'anticorps qui défendent l'organisme en se fixant aux antigènes et en les neutralisant. Un organisme ne peut donc recevoir de greffe que de lui-même (autogreffe), ou bien d'un organisme ayant la même constitution génétique : c'est le cas uniquement des jumeaux vrais, ou bien des animaux d'une même portée issus d'un élevage en lignée pure. Expérimentant sur le poulet, le lapin et la souris, il leur injecte à l'état fœtal, ou dès la naissance, des cellules sanguines d'animaux différents, et les rend tolérants aux tissus des donneurs. Ils deviennent ainsi aptes à recevoir des greffes des donneurs : ils ont acquis une tolérance pour la greffe étrangère ; c'est le phénomène de « tolérance spécifique acquise ». Medawar a également réussi à faire baisser l'immunité cellulaire en irradiant l'organisme par les rayons X, ce qui le rend temporairement tolérant à un tissu étranger. Cela a été appliqué aux greffes de moelle osseuse ou d'organes entre des sujets sans aucune parenté entre eux.

— Pierrette KOURILSKY

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Média

Peter Medawar - crédits : Central Press/ Hulton Archive/ Getty Images

Peter Medawar