MANSFIELD PETER (1933-2017)
Physicien britannique, Prix Nobel de physiologie ou médecine en 2003 (avec le chimiste américain Paul Lauterbur), pour le développement de l'imagerie par résonance magnétique (IRM), une technique d'examen médical qui permet de produire des images des structures internes du corps, en particulier des tissus mous, cerveau et organes abdominaux.
Sir Peter Mansfield, né le 9 octobre 1933 à Londres (Angleterre), est le plus jeune d’une famille de trois enfants. Il est évacué plusieurs fois de Londres pendant la guerre et connaît une scolarité chaotique. On le trouve travaillant dans une imprimerie à l’âge de seize ans puis dans un ministère. Après son service militaire, il suit des cours du soir et progresse rapidement dans les études scientifiques au Queen Mary College de Londres. Il devient docteur ès sciences en 1962 pour son travail sur la résonance magnétique nucléaire (RMN). Après un bref passage postdoctoral à l’université de l’Illinois, il rejoint le département de physique de l’université de Nottingham où il poursuit ses travaux sur la RMN et devient professeur en 1979. Il est anobli en 1993 et prend sa retraite en 1994. Il décède à Nottingham le 8 février 2017.
Peter Mansfield a conduit les recherches qui lui valurent le prix Nobel sur la résonance magnétique nucléaire (RMN). Ce domaine a pour principe que, lorsqu’ils sont placés dans un champ électromagnétique pulsé intense, certains noyaux atomiques possédant un spin nucléaire, absorbent l’énergie du rayonnement et le restituent avec une constante de relaxation caractéristique. Appliqué à des molécules en solution, ce phénomène se traduit par l'absorption sélective des ondes électromagnétiques et donc par un spectre caractéristique de tel atome ou groupement moléculaire. C'est là un instrument précieux pour les analyses chimiques, car la mesure de l'absorption de l'énergie électromagnétique fournit des informations sur la structure moléculaire de divers solides et liquides. Au début des années 1960, Paul Lauterbur, un chimiste américain de Stony Brook, avait jeté les bases du développement de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) en montrant que, si le champ magnétique est rendu délibérément non uniforme, l'information donnée par les distorsions de résonances du signal électromagnétique peut être utilisée pour créer des images en deux dimensions de la structure interne d'un tissu. Peter Mansfield transforme les découvertes de Lauterbur en une technique adaptée à la pratique médicale. Pour cela, il développe une méthode utilisant les variations ou gradients introduits dans le champ magnétique pour identifier plus précisément des différences dans les signaux de résonance. Il crée aussi de nouvelles modalités de traitement mathématique de ces signaux permettant d’établir leur localisation dans un objet, ce qui permet d’analyser rapidement l'information fournie par un signal et d’obtenir extrêmement rapidement une image. Méthode non invasive et dépourvue des effets potentiellement néfastes des examens radiographiques et du scanner, l'IRM s'est révélée une technique d'exploration irremplaçable en médecine en particulier pour l’exploration des tissus cérébraux et de leurs lésions, peu accessibles aux rayons X, et, à un moindre degré, pour celle des organes abdominaux.
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