Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PEARS PETER (1910-1986)

Peter Pears et Benjamin Britten - crédits : Kurt Hutton/ Picture Post/ Getty Images

Peter Pears et Benjamin Britten

Le nom de Peter Pears reste indissociable de celui de Benjamin Britten, dont il fut le compagnon et l'interprète favori, créant la plupart de ses opéras ou de ses œuvres vocales, qui avaient généralement été composés pour sa propre voix.

Benjamin Britten et Peter Pears - crédits : Gerti Deutsch/ Picture Post/ Hulton Archive/ Getty Images

Benjamin Britten et Peter Pears

De son vrai nom Neville Luard, Peter Pears voit le jour à Farnham (Surrey) le 22 juin 1910. Il étudie le piano et l'orgue et devient organiste intérimaire au Hertford College d'Oxford (1928-1929). Pendant quatre ans, il enseigne la musique à Grange School (Crowborough) avant d'obtenir une bourse qui lui permet d'étudier au Royal College of Music de Londres (1933-1934). Il fait partie du B.B.C. Chorus puis des B.B.C. Singers (1934-1938), tout en travaillant avec Elena Gerhardt et Dawson Freer. Il chante également dans le groupe des New English Singers (1936-1938) et rencontre à cette époque Benjamin Britten, avec lequel il donne en 1936 son premier récital de lieder au profit des républicains, pendant la guerre civile d'Espagne. En 1938, il chante dans le chœur du festival de Glyndebourne sous la direction de Fritz Busch. Entre 1939 et 1942, il se fixe aux États-Unis en compagnie de Britten, où il travaille avec Thérèse Behr, la femme d'Artur Schnabel, et Clytie Hine Mundy. De retour en Angleterre en 1942, il fait ses débuts scéniques dans Les Contes d'Hoffmann de Jacques Offenbach au Strand Theatre. Un an plus tard, il entre dans la troupe de Sadler's Wells où il chante Almaviva, le duc de Mantoue, Rodolfo, Ferrando ou Tamino. En 1946, il participe à la fondation de l'English Opera Group, la seconde compagnie lyrique britannique, avant d'entrer dans la troupe de Covent Garden en 1948. La même année, il fonde avec Britten le festival d'Aldeburgh, dans le Suffolk, sur la côte est de l'Angleterre, qui deviendra l'un des centres artistiques les plus vivants de ce pays.

Dès 1942, Peter Pears crée une première œuvre de Britten écrite à son intention, les Sept Sonnets de Michel-Ange. Puis viennent la Sérénade pour ténor, cor et orchestre(1943), le Nocturne pour ténor (1958) et cinq autres cycles de lieder. En 1962, il participe à la création du War Requiem à l'occasion de la reconstruction de la cathédrale de Coventry. Mais c'est surtout dans le domaine lyrique que se situe son apport majeur à l'œuvre de Britten ; douze rôles seront créés en près de trente ans, dont la plupart ont été élaborés « sur mesure », aux dimensions d'une voix riche d'étonnantes ressources : Peter Grimes (rôle-titre, Sadler's Wells, 1945), Le Viol de Lucrèce (rôle de Schitz, Glyndebourne, 1946, au côté de Kathleen Ferrier), Albert Herring (rôle-titre, Glyndebourne, 1947), Billy Budd (capitaine Vere, Covent Garden, 1951), Gloriana(comte d'Essex, Covent Garden, 1953, pour le couronnement de la reine Élisabeth II), Le Tour d'écrou (Peter Quint, Venise, 1954), Le Songe d'une nuit d'été, dont il est co-librettiste (Flute, Aldeburgh, 1960), La Rivière aux courlis (la Folle, Aldeburgh, 1964), La Fournaise ardente (Nabuchodonosor, Aldeburgh, 1966), Le Fils prodigue (le Tentateur, Aldeburgh, 1968), Owen Wingrave (Wingrave, télévision, B.B.C., 1971), Mort à Venise (Aschenbach, Aldeburgh, 1973).

Il crée également des opéras de William Walton (Troilus and Cressida, 1954) et de Lennox Berkeley(Ruth, 1956) ainsi que des œuvres de Witold Lutoslawski (Paroles tissées, 1965), Thea Musgrave, Gordon Crosse ou David Bedford. Mais il ne se limitera jamais à la musique contemporaine : il marque de son style personnel le rôle des évangélistes dans les passions de J.-S. Bach ou de Schütz, il chante aussi volontiers Idoménée de Mozart, David des Maîtres chanteurs de Nuremberg de Wagner, Œdipus-Rex de Stravinski ou des pages de Purcell, dont il réalise l'édition moderne de l'œuvre vocal avec Benjamin Britten. Il chante sur les[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

Classification

Médias

Peter Pears et Benjamin Britten - crédits : Kurt Hutton/ Picture Post/ Getty Images

Peter Pears et Benjamin Britten

Benjamin Britten et Peter Pears - crédits : Gerti Deutsch/ Picture Post/ Hulton Archive/ Getty Images

Benjamin Britten et Peter Pears

Autres références

  • BRITTEN BENJAMIN - (repères chronologiques)

    • Écrit par
    • 1 817 mots

    22 novembre 1913 Edward Benjamin Britten naît à Lowestoft, sur la côte du Suffolk, dans l'est de l'Angleterre.

    6 mars 1934 La Simple Symphony, pour orchestre à cordes, opus 4, est créée à Norwich, sous la direction du compositeur.

    Mars 1937 Britten fait la connaissance du ténor...

  • FERRIER KATHLEEN (1912-1953)

    • Écrit par
    • 1 774 mots
    • 1 média
    ...qui deviendra l'un de ses plus proches amis et soutiens. En mai 1943, elle chante à l'abbaye de Westminster le Messie de Haendel aux côtés du ténor Peter Pears, interprète de prédilection et compagnon de Benjamin Britten, qui assiste au concert. Conquis, le compositeur n'hésitera pas à confier...