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VAN DYK PETER (1929-1997)

Danseur d'expression classique, chorégraphe et pédagogue.

Peter Van Dyk naît le 21 août 1929 à Brême (Allemagne). Il est l'élève de Tatiana Gsovski, qui l'engage en 1946 au Staatsoper de Berlin-Est. De 1951 à 1952, il assure déjà des fonctions de maître de ballet à l'Opéra de Wiesbaden où il règle ses premières chorégraphies sur Pelléas et Mélisande d'Arnold Schönberg (1952) et la 3e symphonie de Hans Werner Henze (1952). En 1953, il débute devant le public parisien, au théâtre des Champs-Élysées, choisi par Janine Charrat pour créer à ses côtés son ballet Les Algues. En 1954, Serge Lifar décide d'engager comme danseur étoile à l'Opéra de Paris le jeune prodige allemand qui se fait applaudir pour ses débuts dans Divertissement, tiré du dernier acte de La Belle au bois dormant. Peter Van Dyk impose son style fluide, sa musicalité et sa rigueur d'exécution dans de grands classiques comme Giselle ou Les Sylphides, mais aussi dans La Symphonie fantastique de Leonide Massine et Suite en blanc de Serge Lifar. Celui-ci lui confie la création des Noces fantastiques (1955), auprès de Nina Vyroubova, et de Chemin de lumière (1957). En 1960, Vladimir Bourmeister vient monter pour la première fois à l'Opéra de Paris la version intégrale du Lac des cygnes. Peter Van Dyk campe le Prince Siegfried aux côtés de Josette Amiel. En 1963, toujours à l'Opéra de Paris, il donne une interprétation inoubliable du Flegmatique dans Les Quatre Tempéraments de George Balanchine. Chorégraphe, Peter Van Dyk signe pour l'Opéra-Comique une émouvante transposition visuelle de la Symphonie inachevée (1957) de Franz Schubert, formant avec Jacqueline Rayet un couple à l'insurpassable harmonie, et il s'affirme également dans le genre narratif en adaptant en 1960 La Peau de chagrin de Balzac, toujours à l'Opéra-Comique.

Tout en conservant son contrat de danseur étoile à Paris, Peter Van Dyk se voit confier en 1961 la direction de la danse à l'Opéra de Hambourg, repris en main par Rolf Liebermann. Il y restera jusqu'en 1970, invitant souvent le chorégraphe George Balanchine ou les étoiles Nina Vyroubova, Jacqueline Rayet et Maria Tallchief. Il monte pour sa part Turangalila (1960), Roméo et Juliette (1961), Cendrillon (1965), Abraxas (1965).

Peter Van Dyk prend en 1975 la tête du Ballet de l'Opéra du Rhin où il restera jusqu'en 1978, se signalant notamment par une version inspirée de Métaboles de Henri Dutilleux (1977). De 1978 à 1980, il va redonner du tonus au Ballet du Grand Théâtre de Genève, puis de 1981 à 1988, il assure la responsabilité artistique au Ballet de Bonn.

Tout au long de sa carrière, Peter Van Dyk s'attachera à former et révéler de jeunes danseurs. Ils ont nom Gerda Daum, Angèle Albrecht et Daniel Lommel (qui accompliront tous deux une probante carrière au Ballet du xxe siècle avec Maurice Béjart), Jens Graf, Danielle Lesschaeve, Claire Feranne, Gilles Cochinaire ou Martial Bockstaele. Autant d'artistes qui ont su briller sur les scènes mondiales et attester des qualités de formateur de Peter Van Dyk.

Malade, celui-ci doit finalement se consacrer à l'enseignement. De 1992 à 1994, il occupe un poste de professeur au Conservatoire national supérieur de Paris et fonde en 1995 une troupe de tout jeunes danseurs, le Werther Ensemble, à l'éphémère destin. Il s’éteint dans la nuit du 18 janvier 1997, à Paris.

— Jean-Claude DIÉNIS

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