PÉTRARQUE (1304-1374)
Entre Terre et Ciel
Invité en 1330 par son ami de Bologne, Giacomo Colonna, alors évêque de Lombez, Pétrarque passe dans la petite ville gasconne « un été quasi divin grâce à la franche allégresse du maître de céans et de ses compagnons ». Il entre ensuite chez le frère de Giacomo, le cardinal Giovanni Colonna, au service duquel il restera jusqu'en 1347, « non comme sous l'autorité d'un maître, mais plutôt comme sous la protection d'un père ou mieux d'un très tendre frère ». Ce sont des années fécondes jalonnées par des voyages studieux et des périodes d'austère retraite, où alternent les rêves de gloire et les travaux humbles et acharnés de la création littéraire. En 1333, en homme de science avide de connaître gens et choses, il parcourt la France, le Brabant, la Rhénanie. À Paris, c'est la révélation des Confessions de saint Augustin, lues pour la première fois avec passion. À Liège, il sent le Pro Archia de Cicéron comme le grand manifeste de l'essence de la poésie. Sa vocation lui apparaît alors déjà clairement : avec la mise en chantier de ses deux plus vastes et plus significatives œuvres en latin, le De viris illustribus (1338-1353) et Africa (1338-1342), s'affirme son rôle de médiateur entre la culture classique et le message chrétien, se précise sa figure de précurseur et de héros de l'humanisme occidental. Au début de 1337, il réalise un de ses rêves les plus chers ; il se rend à Rome pour la première fois et admire, « confondu par tant de choses grandes et belles », les vestiges de l'Antiquité et les saintes reliques.
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Écrit par
- Vittore BRANCA : secrétaire général de la Fondazione Giorgio Cini, Venise, professeur à l'université de Padoue
- Françoise JOUKOVSKY : professeur émérite à la faculté des lettres de Rouen
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