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PÉTROLE Économie pétrolière

L' industrie pétrolière moderne naît aux États-Unis, au milieu du xixe siècle, sous la pression de la demande de combustible pour l'éclairage. Trop chassée pour son huile, la baleine à spermaceti se fait rare. Le pétrole suintant à la surface, dont le colonel Ferris vient de découvrir la distillation (pour fabriquer du pétrole lampant, à utiliser dans les lampes), voit son prix monter à plus de 20 dollars de l'époque par baril (plus de 1 000 dollars d'aujourd'hui). Ce prix fabuleux conduit des investisseurs à financer le « colonel » Drake jusqu'à la fameuse découverte du 27 août 1859 à Titusville (Pennsylvanie), à 21 mètres de profondeur. L'extraordinaire accroissement de la production mondiale – 6 000 barils en 1859, 500 000 l'année suivante, plus de 2 millions en 1861 – s'accompagne d'une non moins extraordinaire chute des prix, qui descendent jusqu'à 11 cents par baril en seulement deux ans, témoignant déjà des caractéristiques économiques du pétrole : l'intensité de la demande, en raison de son attrait et de sa commodité, et la volatilité du prix, en raison du contraste entre sa valeur d'usage, très élevée, et son coût variable de production, très faible dès lors que les puits sont forés et équipés.

Si le xixe siècle finissant n'utilise le pétrole que comme produit d'éclairage, le xxe siècle lui ouvre deux grands marchés nouveaux. D'une part, le marché du transport routier dont l'histoire commence avec la Ford T ; celui du transport maritime, qui prend son essor avec la reconversion de la flotte britannique du charbon au fioul sous l’égide de Winston Churchill ; celui du transport aérien, qui se développe à partir de la Seconde Guerre mondiale. D'autre part, le marché des chaudières fixes (pour le chauffage, les usages industriels et la génération électrique dans les centrales thermiques) où le pétrole viendra concurrencer le charbon.

Trois grands cycles vont se dérouler successivement, démontrant le rôle de l'« or noir » comme accélérateur de l'économie mondiale : celui des États-Unis, amorcé dès la fin du xixe siècle, qui s'enfle jusqu'à la crise de 1929 avant de rebondir au milieu des années 1930 ; celui des Trente Glorieuses que l'on observe en Europe et au Japon, de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'au début des années 1970 ; enfin, celui qui est apparu depuis les années 1980 dans les pays en développement d'Asie, d'abord avec les « dragons » (Corée, Hong Kong, Singapour, Taïwan), puis avec les « tigres » (Malaisie et Thaïlande), et enfin avec les deux géants, la Chine et l'Inde. Ce troisième cycle touche, hélas, à sa fin en raison de l'effet inhibiteur sur la croissance que constitue la montée du prix du pétrole dans les années 2000, passé, pour la qualité Brent, de moins de 30 dollars par baril jusqu'en 2003 à 100 dollars en 2008, puis, après une chute en 2009 en raison de la crise économique mondiale, au-delà de 100 dollars.

L'extraordinaire impact de l'énergie « pétrole » tient à ses propriétés, résumées par la formule de l'économiste pétrolier Paul Frankel « Oil is liquid ». Liquide et concentré, le pétrole est facile à produire, transporter, stocker et utiliser alors que le charbon est difficile à produire et manipuler, que l'électricité ne peut être stockée, et que le gaz naturel est une énergie diffuse et peu concentrée. Se prêtant mieux qu'aucune autre source d'énergie aux usages éloignés ou mobiles et ayant été abondant jusqu'au premier choc de 1973, il a pu répondre à une demande en pleine expansion.

Le jeu des gouvernements

La contrepartie de ce rôle exceptionnel est l'importance stratégique du pétrole, car les zones de consommation, d'abord situées[...]

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Effort d’aide publique au développement (pays de l’O.C.D.E.)  
 - crédits : Encyclopædia Universalis France

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Corrélation entre les importations nettes americaines et les exportations nettes saoudiennes (millions de barils par jour)
 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Corrélation entre les importations nettes americaines et les exportations nettes saoudiennes (millions de barils par jour)

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 - crédits : Encyclopædia Universalis France

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