- 1. Le jeu des gouvernements
- 2. L'enfance du pétrole et le contrôle du marché
- 3. La formation de l'O.P.E.P. (1960)
- 4. Le déclenchement du premier choc pétrolier (1973)
- 5. Le deuxième choc (1979-1980) et l'émergence du marché
- 6. Le contrechoc pétrolier de 1986 et la fin de la parenthèse 1979-1985
- 7. L'influence américaine et les développements récents
- 8. La structure de l'offre mondiale d'énergie au début du XXIe siècle
- 9. La demande pétrolière mondiale : les consommateurs face à la pénurie
- 10. L'avenir de l'offre de pétrole
- 11. Que peut-on faire ?
- 12. Bibliographie
PÉTROLE Économie pétrolière
Que peut-on faire ?
De la même façon que durant la précédente décennie où l'augmentation de la demande mondiale a d'abord été satisfaite par les surcapacités existant dans le golfe Arabo-Persique, puis par l'écrémage de la demande en raison des prix plus élevés, avant que le choc de 2008 et l'explosion des prix ne provoquent une récession qui fasse tomber la demande (et les prix à moins de 40 $/b). Si l'offre ne peut satisfaire la demande potentielle, seule une réduction de la demande permet en effet de rétablir l'équilibre.
Malheureusement, il est illusoire de penser que, par exemple, la crainte du réchauffement climatique puisse déclencher des politiques qui limiteraient l'utilisation des énergies fossiles, donc du pétrole, et réduiraient sa demande en deçà des capacités de production. De telles politiques, par nature impopulaires, relèvent de vœux pieux.
Dans un monde où les responsables économiques et politiques ont du mal « à faire passer » auprès du public les scénarios catastrophes et les décisions coûteuses et douloureuses qui permettraient d'y faire face, la sagesse populaire (« un homme averti en vaut deux ») suggère de renforcer l'information, à la condition qu'elle soit plurielle et indépendante. L'existence d'une seule Agence internationale de l'énergie, aux ordres des seuls gouvernements (surtout de celui des États-Unis) ne satisfait pas cette condition. La création à Riyad en 2002, sur l'initiative de l'Arabie Saoudite, d'un Forum regroupant consommateurs et producteurs de pétrole va dans le bon sens, même si on peut craindre que cette instance ne soit stérilisée par des pesanteurs politiques et bureaucratiques. Le souhait exprimé en 2004 par Claude Mandil, directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie, d'avoir de meilleures données sur les réserves et les productions va aussi dans le bon sens, mais a peu de chance d'aboutir, l'opacité actuelle servant les pays producteurs.
Promouvoir l'information, ce n'est plus dire qu'on craint un nouveau choc énergétique. Il a eu lieu et mieux vaudrait le dire sans détour. L'arrivée de l'huile de schiste est une bonne nouvelle mais elle ne concerne que les États-Unis et à hauteur de moins de 3 Mb/j pour la fin de la décennie. Le Moyen-Orient ne pourra vraisemblablement pas, encore moins qu'en 1973, compenser le déclin du pétrole des autres régions et simultanément assurer aussi l'augmentation de la demande. Le choc ne sera pas seulement douloureux et coûteux, surtout si la folie des hommes fait empirer la situation, mais il sera également long, sans doute à répétitions multiples, car, compte tenu du déclin inexorable du pétrole, toute amélioration temporaire sera suivie d'une nouvelle crise, et cela continuera aussi longtemps que l'offre d'énergie (quelle sera-t-elle ? fondée sur quels nouveaux vecteurs et technologies énergétiques ?) ne saura satisfaire la demande sans ajustement macro-économique majeur (de combien aura-t-elle diminué ? comment répondra-t-on à la menace du changement climatique si elle perdure ?).
Les optimistes considéreront que les prévisions sont toutes entachées d'une irréductible incertitude et compteront sur la capacité créative de l'homme lorsqu'il doit affronter une crise (à l'exemple de ce qui s'est passé avec les hydrocarbures de schiste aux Etats-Unis). Les pessimistes verront dans la survenance des crises pétrolières et les avatars de la future croissance économique mondiale l'évidence – déjà soulignée par d'autres phénomènes comme la baisse de la fertilité, la transition démographique, l'épuisement de la capacité régénérative de la planète, etc. – des rétroactions d'une planète soumise à des pressions « insoutenables ».[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Marie BOURDAIRE : consultant international
Classification
Médias
Autres références
-
ALASKA
- Écrit par Claire ALIX et Yvon CSONKA
- 6 048 mots
- 10 médias
...de croissance explosive ont succédé des temps de stagnation et de reflux. C'est au commerce des fourrures, aux ruées vers l'or, aux dépenses militaires, et enfin à l'exploitation du pétrole que l'on doit ces expansions économiques et démographiques. De 1988 à 2006, l'économie s'est stabilisée et a progressé... -
ALCANES
- Écrit par Jacques METZGER
- 3 614 mots
- 11 médias
Les pétroles sont des mélanges d'un grand nombre d'hydrocarbures, où les alcanes, notamment linéaires, prédominent, et de molécules fonctionnelles en petit nombre. Soumis aux opérations de raffinage, ils sont séparés par distillation fractionnée en coupes contenant des mélanges dont... -
ALGÉRIE
- Écrit par Charles-Robert AGERON , Encyclopædia Universalis , Sid-Ahmed SOUIAH , Benjamin STORA et Pierre VERMEREN
- 41 835 mots
- 25 médias
Mais les principales richesses du sous-sol algérien sont sans conteste ses gisements de pétrole et de gaz découverts dans les années 1950 dans le Sahara. -
AMOCO CADIZ MARÉE NOIRE DE L' (16 mars 1978)
- Écrit par Yves GAUTIER
- 469 mots
Le soir du 16 mars 1978, le supertanker Amoco Cadiz s'échoue face au petit port breton de Portsall (Finistère-Nord), libérant, en quinze jours, 223 000 tonnes de pétrole léger et 4 000 tonnes de fioul lourd. Les conséquences en sont lourdes : 300 kilomètres de côtes polluées, entre 19 000...
- Afficher les 116 références