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PÉTROLE Économie pétrolière

La formation de l'O.P.E.P. (1960)

L'abondance et le faible coût du pétrole du Moyen-Orient favorisèrent la baisse des prix et le remplacement de la production américaine, plus onéreuse, par des importations. Comme la Texas Rail-Road Commission, ainsi que les commissions des autres États producteurs, contrôlait les niveaux de production pour soutenir les prix depuis 1928, les États-Unis furent conduits à limiter leur extraction domestique au profit des producteurs étrangers meilleur marché. La crise de Suez (1956) et la menace qu'elle fit peser sur les approvisionnements amenèrent les producteurs indépendants à demander une protection douanière, les prix et la demande résiduelle qui leur était adressée ayant beaucoup baissé depuis 1947. La mise en place par l'administration Eisenhower de quotas d'importation (d'environ 20 p. 100 de la consommation américaine), d'abord volontaires en 1957 puis, en raison de leur peu d'efficacité, obligatoires en 1959, revenait à fermer les frontières pour élever le prix du pétrole domestique et donc accroître la production domestique. Parallèlement à la hausse des prix américains, la fermeture des frontières conduisait à une baisse des prix internationaux, car la limitation des importations américaines diminuait d'autant la demande mondiale. C'était donc au reste du monde de réduire sa production et gérer les prix internationaux. Face à cette nouvelle situation, dès l'année suivante, en septembre 1960, les gros producteurs internationaux, Venezuela et pays du Moyen-Orient, se regroupèrent et créèrent l'O.P.E.P. (Organisation des pays exportateurs de pétrole). Ce fut un succès car, dès sa création, les prix officiels qui servaient de référence à l'impôt payé par les compagnies pétrolières aux États producteurs cessèrent de baisser. L'O.P.E.P. réussit même à augmenter sa part de profit, performance d'autant plus remarquable que l'offre progressait encore plus vite que la demande et que les économies d'échelle faisaient baisser les prix réels.

Trois facteurs se conjuguent à l'époque pour réguler le prix du pétrole :

– La dynamique d'une demande d'autant plus vigoureuse que l'approvisionnement des centrales électriques nouvelles et anciennes, où le pétrole se substitue au charbon, constitue un débouché quasi illimité pour le fioul lourd, résidu de la distillation.

– La domination du marché international par les « sept sœurs » anglo-américaines (Esso, Shell, Mobil, Chevron, Gulf, Texaco, B.P.) qui, sans réellement former un oligopole, ce qu'auraient mis en évidence des résultats financiers trop brillants, gèrent les à-coups du marché, par exemple lors de la tentative de Mossadegh, Premier ministre d'Iran, de reprendre le contrôle des ressources nationales.

–  L'intégration verticale de l'industrie « du puits à la pompe », c'est-à-dire allant de la production de pétrole brut à la vente des produits finis en passant par le transport, le raffinage et la logistique aval. Elle permettait d'éviter les remous des marchés libres, dits marchés « spot » (qui avaient existé aux États-Unis dans les années 1870-1880 mais avaient disparu avec l’émergence du monopole de Standard Oil).

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Effort d’aide publique au développement (pays de l’O.C.D.E.)  
 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Effort d’aide publique au développement (pays de l’O.C.D.E.)  

Corrélation entre les importations nettes americaines et les exportations nettes saoudiennes (millions de barils par jour)
 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Corrélation entre les importations nettes americaines et les exportations nettes saoudiennes (millions de barils par jour)

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 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Production mondiale de pétrole (millions de barils par jour)

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