- 1. Le jeu des gouvernements
- 2. L'enfance du pétrole et le contrôle du marché
- 3. La formation de l'O.P.E.P. (1960)
- 4. Le déclenchement du premier choc pétrolier (1973)
- 5. Le deuxième choc (1979-1980) et l'émergence du marché
- 6. Le contrechoc pétrolier de 1986 et la fin de la parenthèse 1979-1985
- 7. L'influence américaine et les développements récents
- 8. La structure de l'offre mondiale d'énergie au début du XXIe siècle
- 9. La demande pétrolière mondiale : les consommateurs face à la pénurie
- 10. L'avenir de l'offre de pétrole
- 11. Que peut-on faire ?
- 12. Bibliographie
PÉTROLE Économie pétrolière
Le déclenchement du premier choc pétrolier (1973)
Tout serait pour le mieux si l'opulence même du système économique des « Golden Fifties & Sixties » (nos Trente Glorieuses) – opulence dont il est vraisemblable qu'elle fut, pour une grande partie, le résultat de l'abondance de l'énergie pétrolière – n'avait créé les conditions de sa remise en cause. Gavés par la nouvelle société de consommation, les enfants du baby-boom arrivant à l'âge adulte ne se satisfont pas du modèle que lui proposaient leurs parents. Initié à Berkeley, en Californie, par Herbert Marcuse et le mouvement hippy, la contestation sociale va s'étendre à l'ensemble des États-Unis, puis à tous les pays riches à la fin des années 1960 (Mai-68 en France, contestation de la création du nouvel aéroport de Narita au Japon...) avec comme mots d’ordre la préservation de l'environnement et la qualité de vie. La pollution de la belle plage de Santa Barbara, à côté de Los Angeles, en 1969, par une fuite d'un puits de pétrole en mer, va cristalliser la contestation, conduire à la promulgation des grandes lois environnementales américaines de 1969 et 1970 (Clean Air Act et Clean Water Act), et freiner le développement du charbon américain..
Ce freinage se produit alors même que la production domestique des États-Unis, qui avait continûment crû jusque-là, passe par un maximum en 1970 avant de décliner ensuite. Face à une demande qui s'emballe en raison des freins imposés au charbon, la baisse de la production domestique va provoquer une explosion des importations de la seule énergie alors disponible rapidement, le pétrole du Moyen-Orient, et plus spécialement celui d'Arabie Saoudite. De 1970 à 1973, importations américaines et production saoudienne évoluent parallèlement comme depuis 1948, mais leur croissance, lente jusqu'en 1969, va soudain exploser à 25 p. 100 par an. Après s’être tendus progressivement à partir de 1970 lors des réunions successives de l'O.P.E.P. qui consacrent le basculement du pouvoir des consommateurs vers celui des producteurs du Moyen-Orient, les prix vont exploser en octobre 1973 à l'occasion de la guerre de Kippour, étincelle du premier choc pétrolier.
Dans un premier temps, les pays producteurs vont profiter du retournement du marché pour nationaliser les anciennes concessions, mais le marché pétrolier reste intégré d'amont en aval, ainsi que l'avaient organisé les majors, car les circuits du pétrole brut vers le raffinage et les marchés ne sont pas désorganisés et le recours aux marchés « spot » n'est pas indispensable. Aussi, quand la récession de 1974-1975 va réduire la demande mondiale de pétrole, l’ajustement à la baisse des productions entre les différents pays membres de l'O.P.E.P. se fera naturellement, chacun s'ajustant à la hauteur des marchés qu'il approvisionne. Cette répartition de la baisse des productions sera rendue encore moins difficile que les prix ont quasi quadruplés, passant de 2-3 dollars le baril à plus de 10 dollars, et que l'O.P.E.P. bénéficie dès 1976 d'une forte reprise de la croissance économique, induisant un rebond de la demande pétrolière et permettant d'éponger l'arrivée des nouvelles productions développées hors O.P.E.P.. Ces productions vont croître ensuite continûment à raison de 1 million de barils par jour supplémentaires chaque année avant de se réduire à partir de 1985.
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Écrit par
- Jean-Marie BOURDAIRE : consultant international
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