- 1. Le jeu des gouvernements
- 2. L'enfance du pétrole et le contrôle du marché
- 3. La formation de l'O.P.E.P. (1960)
- 4. Le déclenchement du premier choc pétrolier (1973)
- 5. Le deuxième choc (1979-1980) et l'émergence du marché
- 6. Le contrechoc pétrolier de 1986 et la fin de la parenthèse 1979-1985
- 7. L'influence américaine et les développements récents
- 8. La structure de l'offre mondiale d'énergie au début du XXIe siècle
- 9. La demande pétrolière mondiale : les consommateurs face à la pénurie
- 10. L'avenir de l'offre de pétrole
- 11. Que peut-on faire ?
- 12. Bibliographie
PÉTROLE Économie pétrolière
Le contrechoc pétrolier de 1986 et la fin de la parenthèse 1979-1985
Malgré la disparition quasi totale des productions de l'Iran et de l'Irak en guerre, l'offre restait excédentaire et, compte tenu des surproductions des autres membres de l'O.P.E.P., l'Arabie Saoudite, assura de facto la gestion du prix du pétrole en effectuant des coupures quasi suicidaires dans sa propre production, laquelle chuta de 10 millions de barils par jour en 1980 à moins de 3 millions, en moyenne, en 1985. Géant pétrolier mais nain politique vis-à-vis de ses voisins peuplés et puissants, l'Arabie Saoudite menaça ses partenaires indélicats de l'O.P.E.P. mais ne voulut pas agir avant que le principe des contrats de vente de brut à marge de raffinage garantie (les contrats net back) par l'O.P.E.P ne soit accepté. Assurer une marge de raffinage dans un contexte de surcapacités de raffinage induisant des marges quasi nulles, revenait à baisser le prix du pétrole brut ; cette baisse des prix des produits pétroliers, créée par la marge de raffinage garantie, engendrait à son tour une nouvelle baisse du prix du pétrole, et ainsi de suite. Ce phénomène en boule de neige provoqua l'effondrement des prix, de 25 dollars le baril, à la fin de 1985, à moins de 10 dollars, en juillet 1986.
Ce contrechoc de 1986 fut un succès pour les Saoudiens. Leur production augmenta et arrêta la chute de leurs revenus pétroliers avant qu’ils ne progressent fortement les deux années suivantes grâce au rebond de l'économie mondiale, donc de la demande d’énergie, qu'il provoqua. En effet, en raison du ralentissement des livraisons de nouvelles centrales nucléaires ou à charbon, et de la faible progression des productions de pétrole hors O.P.E.P., ce rebond bénéficia au pétrole et particulièrement à l'Arabie Saoudite où il existait des capacités de production inutilisées.
Cela montre l'importance de l'effet différé des investissements énergétiques pour expliquer la baisse ou la hausse de la demande de pétrole. Pourtant, une lecture beaucoup plus superficielle était possible sur la base des constats suivants :
– en 1973-1974, le prix du pétrole quadruple et la demande plafonne ;
– en 1979-1980, le prix du pétrole triple à nouveau et la demande s'effondre ;
– en 1986, le prix du pétrole est divisé par deux et la demande repart ;
– en 1990, le prix du pétrole monte à 40 dollars le baril et la demande stagne.
C'est cette dernière lecture qui fondait la vision de l'O.P.E.P., celle d'une demande pétrolière directement liée au prix du pétrole, avec une élasticité-prix à court terme assez forte. Cela explique probablement la stratégie de prix bas menée par l'Arabie Saoudite et ses voisins de la péninsule, Koweït et Émirats arabes unis, à partir de 1986, stratégie qui, en ignorant le rôle des cycles d'investissement et des délais de construction qui leur sont associés, oubliait que l'essentiel de la baisse des années 1980-1985 résultait des décisions consécutives au premier choc, et que la reprise de 1986 résultait de l'arrêt des investissements à partir de 1980.
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Écrit par
- Jean-Marie BOURDAIRE : consultant international
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