- 1. Le jeu des gouvernements
- 2. L'enfance du pétrole et le contrôle du marché
- 3. La formation de l'O.P.E.P. (1960)
- 4. Le déclenchement du premier choc pétrolier (1973)
- 5. Le deuxième choc (1979-1980) et l'émergence du marché
- 6. Le contrechoc pétrolier de 1986 et la fin de la parenthèse 1979-1985
- 7. L'influence américaine et les développements récents
- 8. La structure de l'offre mondiale d'énergie au début du XXIe siècle
- 9. La demande pétrolière mondiale : les consommateurs face à la pénurie
- 10. L'avenir de l'offre de pétrole
- 11. Que peut-on faire ?
- 12. Bibliographie
PÉTROLE Économie pétrolière
L'influence américaine et les développements récents
Les États-Unis ont-ils été les instigateurs de la baisse du prix du pétrole en 1986 ? La baisse des prix était un puissant facteur de relance économique et Ronald Reagan devait faire face, quelques mois plus tard, à la réélection du tiers du Sénat américain. Une relance ne pouvait que favoriser les candidats républicains. L'hypothèse est possible, mais il est peu probable que Washington, pas plus que Riyad, ait imaginé l'intensité de la baisse des prix et le coup porté par cette baisse au coûteux pétrole domestique nord-américain – d'autant que le Parti républicain dont était issu le président est traditionnellement plutôt favorable aux intérêts des producteurs pétroliers américains. Toutefois, même sans croire à un complot américano-saoudien (comme l’avait fait en 1973 Michel Jobert, alors ministre français des Affaires étrangères), il y a bien une proximité politique entre les deux pays, en dépit du soutien inconditionnel des États-Unis à Israël. Si le « lâchage » du shah d'Iran en 1978 avait mis en doute la solidité de l'allié américain, le soutien de Washington à l'Irak (que soutenait l'Arabie Saoudite) pendant le conflit avec l'Iran, puis la défense du Koweït en 1990 à l’encontre de Bagdad témoignaient de cette constance politique. C'est ainsi que le Moyen-Orient a vécu sous un régime de « pax americana ». La demande d'énergie en général, et de pétrole en particulier, a donc pu continuer à être satisfaite avec des prix stables en termes nominaux mais décroissants en termes réels (corrigés de l'inflation).
L'épisode de prix bas (moins de 18 dollars par baril en moyenne) qui a suivi le contrechoc pétrolier de 1985 est interrompu par une brève flambée des pris à 40 dollars par baril en 1990, consécutive à l'invasion du Koweït par l'Irak suivie par le déclenchement de l'opération américaine « Desert Storm », avant de se poursuivre jusqu'en 1999, lorsque la montée en puissance de la Chine et l'Inde provoque une hausse de la demande mondiale butant progressivement sur les capacités de production disponibles. C'est durant cette phase que se produisent les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours du World Trade Center et le Pentagone, puis avec le début des opérations militaires en Irak en 2003. L'occupation américaine de l'Irak rappelle la dimension stratégique du pétrole et l'importance des décisions des États pour tenter de faire face aux menaces qui pèsent sur leur approvisionnement pétrolier.
La demande de pétrole s'est emballée au-delà des capacités de production. Le prix a flambé, dépassant la barre des 100 dollars par baril au début de l'année 2008. Il est clair que l'endettement croissant des États-Unis et la politique d'argent facile ont poussé le dollar à la baisse mais il est moins connu que les spéculateurs ont accéléré la hausse du prix du pétrole en jouant sa hausse contre la baisse du dollar. Les effets de la spéculation sont toutefois de courte période, quelques mois au plus, et ils n'auraient pu conduire à la hausse continue des prix du pétrole si les équilibres fondamentaux offre-demande ne l'avaient pas favorisée.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Marie BOURDAIRE : consultant international
Classification
Médias
Autres références
-
ALASKA
- Écrit par Claire ALIX et Yvon CSONKA
- 6 048 mots
- 10 médias
...de croissance explosive ont succédé des temps de stagnation et de reflux. C'est au commerce des fourrures, aux ruées vers l'or, aux dépenses militaires, et enfin à l'exploitation du pétrole que l'on doit ces expansions économiques et démographiques. De 1988 à 2006, l'économie s'est stabilisée et a progressé... -
ALCANES
- Écrit par Jacques METZGER
- 3 614 mots
- 11 médias
Les pétroles sont des mélanges d'un grand nombre d'hydrocarbures, où les alcanes, notamment linéaires, prédominent, et de molécules fonctionnelles en petit nombre. Soumis aux opérations de raffinage, ils sont séparés par distillation fractionnée en coupes contenant des mélanges dont... -
ALGÉRIE
- Écrit par Charles-Robert AGERON , Encyclopædia Universalis , Sid-Ahmed SOUIAH , Benjamin STORA et Pierre VERMEREN
- 41 835 mots
- 25 médias
Mais les principales richesses du sous-sol algérien sont sans conteste ses gisements de pétrole et de gaz découverts dans les années 1950 dans le Sahara. -
AMOCO CADIZ MARÉE NOIRE DE L' (16 mars 1978)
- Écrit par Yves GAUTIER
- 469 mots
Le soir du 16 mars 1978, le supertanker Amoco Cadiz s'échoue face au petit port breton de Portsall (Finistère-Nord), libérant, en quinze jours, 223 000 tonnes de pétrole léger et 4 000 tonnes de fioul lourd. Les conséquences en sont lourdes : 300 kilomètres de côtes polluées, entre 19 000...
- Afficher les 116 références