PÉTROLE Géographie du pétrole
Dans les vingt années qui ont précédé le premier choc pétrolier, de 1953 à 1973, la production mondiale de pétrole brut a plus que quadruplé, progressant de 654 millions de tonnes (Mt) à 2 870 Mt. Sous l'effet de la hausse brutale des prix, initiée en 1973, sa croissance s'est ralentie et, après avoir atteint 3 190 Mt en 1979, le deuxième choc pétrolier a entraîné une baisse de la production, la ramenant en 1984 à son niveau de 1973. Le contre-choc pétrolier du milieu des années 1980, dû à la nouvelle politique de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (O.P.E.P.) d'assouplissement des quotas de production lui a permis de redémarrer. Elle n'a cessé de croître depuis lors et se situait en 2006 à 3 900 Mt.
Entre 1953 et 1973, les réserves mondiales prouvées de pétrole ont connu une évolution semblable à celle de la production, augmentant de 18,7 milliards de tonnes (Gt) à 86 Gt. Le ratio réserves sur production ne s'est que faiblement accru pendant cette période (de 28,5 à 30,2 années de production). Après une légère baisse au milieu des années 1970, ces réserves ont retrouvé en 1986 à peu près leur niveau de 1974, mais une réévaluation des ressources du Moyen-Orient en 1987 (motivée par le lien qu'avait établi l'O.P.E.P. pour ses membres entre niveau des réserves et quota de production) les a portées à 137 Gt en 1988 ; elles ont continué de progresser depuis lors au rythme moyen de 1 p. 100 par an pour s'établir, au début de l'année 2007 à près de 165 Gt (tabl. évolution des réserves), soit un ratio réserves sur production de 40 années.
Des réserves et une production inégalement réparties
Contrairement à certaines idées reçues, le sous-sol de la planète renferme de très importantes ressources pétrolières (fig. 1), mais celles-ci sont très inégalement réparties dans le monde. En 2006, plus des trois cinquièmes (61,5 p. 100) des réserves mondiales de pétrole étaient situées au Moyen-Orient, l'Arabie Saoudite détenant à elle seule plus d'un cinquième du total. Le reste des réserves se répartit entre l'Amérique latine (9,7 p. 100), l'Afrique (9,7 p. 100), les pays de la C.E.I. (10 p. 100, dont 6 p. 100 en Russie), l'Extrême-Orient (3,4 p. 100 dont 1,3 p. 100 en Chine), l'Amérique du Nord (3,9 p. 100), et l'Europe (1,8 p. 100). Pour cette dernière zone, les réserves sont essentiellement présentes en mer du Nord.
Après plus d'un siècle d'exploration, on dénombrait, au début des années 2000, environ trente mille gisements en exploitation. Sur ce total, on comptait une quarantaine de gisements « supergéants » (réserves initiales récupérables supérieures à 700 Mt), pour les trois quarts situés au Moyen-Orient, et trois cent quarante gisements « géants » (réserves initiales comprises entre 70 et 700 Mt). Ces gisements « géants et supergéants », qui ne représentent donc qu'un peu plus de 1 p. 100 des champs pétroliers en exploitation, recèlent ensemble 60 p. 100 des réserves connues (la contribution des quarante supergéants étant de 40 p. 100). Les estimations des réserves prouvées ne concernent que les quantités récupérables aux conditions économiques et techniques du moment, à partir des gisements inventoriés.
L'industrie pétrolière dispose de trois moyens pour renouveler et accroître les réserves à exploiter : renforcer son effort d'exploration pour découvrir de nouveaux gisements ; mettre en œuvre de nouvelles technologies pour augmenter le taux de récupération des gisements exploités (ce taux, qui était de 15 à 20 p. 100 dans les années 1960, est passé entre 35 et 40 p. 100 au début des années 2000 et pourrait atteindre 45 p. 100 d'ici à 2020) ; libérer durablement l'accès aux « nouveaux pétroles », tels que les huiles extra-lourdes, les sables asphaltiques, les[...]
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Écrit par
- Christophe BÉLORGEOT : ingénieur en génie chimique
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