PÉTROLE Géographie du pétrole
L'Afrique
Jusqu'à la fin des années 1960, le continent africain n'a fourni qu'une part infime de la production mondiale de pétrole. En l'espace d'une décennie, de 1960 à 1970, il a pris une place de choix parmi les grandes régions productrices et exportatrices du globe. La fin du xxe siècle est venue confirmer cette évolution, le golfe de Guinée faisant notamment l'objet d'une série ininterrompue de découvertes majeures depuis 1996, en particulier en offshore profond. Si la société française Elf Aquitaine fut à l'origine des plus importantes de ces découvertes, toutes les majors pétrolières de la planète se disputent désormais la région. Avec le Nigeria et l'Angola comme fers de lance, le golfe de Guinée est devenu l'une des zones majeures de l'industrie pétrolière offshore en ce début de xxie siècle.
En une vingtaine d'années, la production pétrolière africaine a quasi doublé, pour s'établir à 474 Mt en 2006 ; cette croissance étant à mettre au crédit essentiellement des pays du golfe de Guinée. Excepté le Nigeria, la majeure partie de la production du continent africain provenait, dans les années 1970 et 1980, de sa partie Nord ( Algérie, Égypte et Libye essentiellement). En 1980, l'Afrique du Nord couvrait les deux tiers de la production du continent. Aujourd'hui, la percée des divers pays du golfe de Guinée permet d'avoir un équilibre entre Afrique du Nord (50 p. 100 du total) et Afrique subsaharienne (49 p. 100 pour le golfe de Guinée). Cet équilibre se retrouve au niveau des réserves, d'un montant global de 13,5 Gt (soit 9 p. 100 des réserves mondiales) : le golfe de Guinée abrite un peu moins de la moitié de ce potentiel pétrolier (le Nigeria se détache largement des autres pays de la zone avec 31 p. 100, suivi par l'Angola avec 8 p. 100) et l'Afrique du Nord un peu plus de la moitié (Libye, 35 p. 100 et Algérie, 10 p. 100).
Avec 119 Mt en 2006, le Nigeria, qui doit respecter les règles de quotas imposées par l'O.P.E.P., était de loin le premier producteur de pétrole d'Afrique, devançant l'Algérie (86 Mt), la Libye (85 Mt) désormais ouverte à l'ensemble des compagnies internationales, l'Angola (69 Mt) et l'Égypte (33 Mt). Ces cinq pays produisaient 82 p. 100 du pétrole du continent devant notamment le Soudan (20 Mt), la Guinée équatoriale (18 Mt) et la République du Congo (14 Mt).
Grâce à sa capacité de raffinage de 177 Mt, soit 4 p. 100 de la capacité mondiale, l'Afrique, notamment dans sa partie nord, est légèrement exportatrice de produits pétroliers. Cela s'explique par la faible consommation intérieure (130 Mt en 2006), de ce continent qui abrite plus de 15 p. 100 de la population de la planète au début du xxie siècle.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Christophe BÉLORGEOT : ingénieur en génie chimique
Classification
Médias
Autres références
-
ALASKA
- Écrit par Claire ALIX et Yvon CSONKA
- 6 048 mots
- 10 médias
...de croissance explosive ont succédé des temps de stagnation et de reflux. C'est au commerce des fourrures, aux ruées vers l'or, aux dépenses militaires, et enfin à l'exploitation du pétrole que l'on doit ces expansions économiques et démographiques. De 1988 à 2006, l'économie s'est stabilisée et a progressé... -
ALCANES
- Écrit par Jacques METZGER
- 3 614 mots
- 11 médias
Les pétroles sont des mélanges d'un grand nombre d'hydrocarbures, où les alcanes, notamment linéaires, prédominent, et de molécules fonctionnelles en petit nombre. Soumis aux opérations de raffinage, ils sont séparés par distillation fractionnée en coupes contenant des mélanges dont... -
ALGÉRIE
- Écrit par Charles-Robert AGERON , Encyclopædia Universalis , Sid-Ahmed SOUIAH , Benjamin STORA et Pierre VERMEREN
- 41 835 mots
- 25 médias
Mais les principales richesses du sous-sol algérien sont sans conteste ses gisements de pétrole et de gaz découverts dans les années 1950 dans le Sahara. -
AMOCO CADIZ MARÉE NOIRE DE L' (16 mars 1978)
- Écrit par Yves GAUTIER
- 469 mots
Le soir du 16 mars 1978, le supertanker Amoco Cadiz s'échoue face au petit port breton de Portsall (Finistère-Nord), libérant, en quinze jours, 223 000 tonnes de pétrole léger et 4 000 tonnes de fioul lourd. Les conséquences en sont lourdes : 300 kilomètres de côtes polluées, entre 19 000...
- Afficher les 116 références