PÉTROLE L'exploitation des gisements
La production en mer des hydrocarbures
Depuis les années 1960, la production pétrolière marine s'est considérablement développée. Déjà, 30 p. 100 des quantités de pétrole produites dans le monde le sont à partir du sous-sol marin, contre 11 p. 100 seulement en 1960. Plus de 35 000 forages ont déjà été réalisés en mer ; près de 3 000 structures fixes de forage et de production ont été installées et environ 800 gisements sont en exploitation. L' offshore représente déjà plus de 26 p. 100 des réserves prouvées de pétrole à ce jour et de 40 à 45 p. 100 des réserves totales ultimes de pétrole, soit 120 à 135 milliards de tonnes. Ces valeurs ne prennent pas en compte les réserves des mers profondes, au-delà de 200 mètres d'eau, et des mers arctiques, réserves qui se situeraient à l'intérieur d'une fourchette de 50 à 100 milliards de tonnes.
Cette très forte progression des activités marines au cours des deux dernières décennies n'a été possible que grâce à la mise au point de nouvelles techniques permettant de découvrir des gisements et de les mettre en exploitation en toute sécurité dans des conditions de mer de plus en plus difficiles (profondeur d'eau élevée, tempêtes, éloignement des côtes...). Si, en 1960, forer par 80 mètres d'eau était un record, le seuil de 2 000 mètres a maintenant été atteint et, rapidement, le record pourrait être porté à 3 000 mètres. De nouveaux types de plates-formes mobiles de forages, mieux adaptés dans les mers difficiles ou profondes aux besoins des compagnies pétrolières que les plates-formes auto-élévatrices et les navires de forages à ancrage funiculaire, sont progressivement apparus. À la fin de 1962, la première plate-forme semi-submersible était opérationnelle ; dix ans plus tard, les premiers navires de forage pétrolier à positionnement dynamique commençaient à opérer dans les mers profondes. En ce qui concerne l'exploitation des gisements, des progrès technologiques considérables ont été enregistrés dans les méthodes de développement des gisements marins, même si la technique des plates-formes fixes, utilisée comme support des têtes de production, continue à être employée dans plus de 98 p. 100 des cas. Ainsi, la conception des plates-formes fixes en acier a été profondément modifiée depuis les premières unités installées dans quelques dizaines de mètres d'eau et pesant moins de 500 tonnes jusqu'aux structures actuelles approchant 50 000 tonnes (soit l'équivalent de sept fois la tour Eiffel), pour des profondeurs d'eau de 300 à 350 mètres en mer facile (golfe du Mexique) ou de 150 à 200 mètres en mer difficile (mer du Nord). Le gigantisme est encore plus apparent avec les plates-formes en béton dont certaines pèsent, tout équipées, plus de 500 000 tonnes.
En 1982, la production pétrolière marine se répartit ainsi : 86 p. 100 pour les gisements par moins de 100 mètres d'eau ; 13,8 p. 100 pour les gisements par 100 à 200 mètres d'eau ; 0,2 p. 100 pour les gisements par 200 à 310 mètres d'eau.
Néanmoins, il reste encore de nombreux gisements à découvrir sous les océans, à la fois dans les mers peu profondes et dans les mers profondes, de plus de 200 mètres d'eau. Les centaines de gisements déjà découverts en mer et la probabilité élevée de trouver encore de très nombreux gisements dans les zones jusqu'ici peu explorées expliquent pourquoi les compagnies pétrolières consacrent généralement plus de la moitié de leur budget d'exploration-production aux opérations marines. En effet, les bassins sédimentaires marins ont une superficie d'environ 50 millions de kilomètres carrés dont 35 millions de kilomètres carrés localisés sur le talus continental, c'est-à-dire par 200 à 3 000 mètres d'eau.
Pour des raisons techniques[...]
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Écrit par
- Yves BARBIER : ingénieur diplômé de l'École spéciale des travaux publics, Paris, et de l'École nationale supérieure du pétrole, assistant du président-directeur général, Société de recherches et d'exploitation pétrolières Esso
- Daniel CHAMPLON : ingénieur diplômé de l'E.N.S.E.M. de Nancy et de l'E.N.S.P.M., ingénieur économiste à l'Institut français du pétrole, Rueil-Malmaison
- Pierre SIMANDOUX : ancien élève de l'École polytechnique, ingénieur, docteur, directeur des procédés d'exploitation des gisements, Institut français du pétrole, Rueil-Malmaison
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