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PÉTROS VII, PÉTROS PAPAPÉTROU (1949-2004)

Patriarche grec orthodoxe d'Alexandrie et de toute l'Afrique de 1997 à 2004, Pétros VII faisait partie de cette branche très ouverte de l'église orthodoxe, tout comme le patriarche œcuménique de Constantinople et l'archevêque orthodoxe d'Albanie, en opposition à certains dirigeants ultra-nationalistes des églises autocéphales des Balkans et de l'ex-Union soviétique.

Pétros Papapétrou est né le 3 septembre 1949 à Chypre, dans le village de Sichari, non loin du petit port touristique de Kyrénia, sur la côte nord de l'île. Son grand-père Pétros était le pope de ce petit village chypriote grec. À douze ans, il entre au noviciat du monastère Macheras, puis poursuit ses études au séminaire de l'Apôtre Barnabé à Nicosie de 1966 à 1969. Le 15 août 1969, il est ordonné diacre et rejoint l'année suivante le patriarcat d'Alexandrie, au service du patriarche Nicolas VI.

Il poursuit ses études à l'école grecque d'Alexandrie, dont il sort diplômé en 1974. Boursier la même année du ministère grec des Affaires étrangères, il rejoint la faculté de théologie de l'université d'Athènes, tout en servant comme diacre à l'église Saint-Spyridon d'Athènes. C'est l'année où son village natal est occupé brutalement par les forces turques qui ont débarqué à Kyrénia en juillet 1974, occupant le nord de l'île.

En 1978, il obtient son diplôme de la faculté de théologie d'Athènes et est ordonné pope au monastère de Penteli, sur les hauteurs de la capitale.

Une fois ordonné, il repart à Alexandrie où il reçoit, le 6 décembre 1978, le titre d'archimandrite. Parlant quatre langues (grec, anglais, français, arabe), il va rapidement grimper dans la hiérarchie orthodoxe africaine. Il sert d'abord en tant que pope de l'église Saint-Nicolas du Caire puis prend en main, début 1980, la nouvelle église orthodoxe de Johannesburg (Pantanassa) où vit une forte communauté grecque, tout en devenant chancelier du métropolite d'Afrique du Sud.

Le 9 juillet 1983, il est élu à l'unanimité évêque de Babylone et devient auxiliaire patriarcal du Caire. Il est confirmé le 15 août de la même année par Chrysostomos, archevêque de Chypre et successeur ecclésiastique de Mgr Makarios.

Il part quelque temps à Dublin pour des études postdoctorales dans le domaine de l'action missionnaire, même si l'église orthodoxe s'interdit tout prosélytisme à l'égard des fidèles des religions du Livre. En Irlande, il représente le patriarcat d'Alexandrie dans toutes les réunions sur le dialogue interreligieux.

Le 14 juin 1990, il est élu, encore une fois à l'unanimité, métropolite d'Accra (Ghana) et de l'Afrique occidentale. Un an plus tard, en novembre 1991, il étend sa mission sur le Kenya, l'Ouganda et la Tanzanie en devenant exarque du Kenya, de Dar es-Salaam et d'Irinoupolis (qui signifie en grec « ville de la paix »). En novembre 1994, il obtient le métropolitanat du Cameroun, à Yaoundé, siège du diocèse orthodoxe pour toute l'Afrique de l'Ouest.

Le 21 février 1997, à seulement quarante-huit ans, il devient le numéro deux de l'orthodoxie en étant élu patriarche d'Alexandrie et de toute l'Afrique. Ce titre de patriarche d'Alexandrie est alors partagé avec le pape copte Chenouda III et le cardinal catholique Stéphanos Ghattas. En sept ans, Pétros VII va accomplir une tâche gigantesque. Il a établi cinq nouveaux diocèses dont ceux de Zambie, de Tanzanie et du Ghana et fait restaurer le siège et le musée du patriarcat d'Alexandrie, les monastères de Saint-Savva à Alexandrie et de Saint-Georges au Caire ainsi que de nombreuses églises dans toute l'Égypte.

Pétros VII était très estimé pour son ouverture œcuménique, son dynamisme et ses actions humanitaires en Afrique[...]

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Écrit par

  • : docteur en histoire du xxe siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revue Confluences Méditerranée

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