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JACOBSSON PETTER (1963- )

Une carrière très anglaise

De retour à Stockholm, en 1982, Petter Jacobsson est immédiatement engagé au Ballet Royal de Suède. Mais, l’année suivante, il suit une danseuse du ballet qui a un contrat au London City Ballet et besoin d’un partenaire. Ils répètent au Sadler’s Wells Theatre, qui abrite la troupe du Royal Ballet donnant des spectacles de danse classique. Après avoir remplacé pendant trois représentations un danseur blessé, Petter Jacobsson est engagé par John Field, le directeur du London Festival Ballet (le nouveau nom du Royal Ballet). À l’époque, la compagnie, héritière des Ballets russes, programme encore, à côté des ballets classiques, des spectacles tels que Schéhérazade ou Le Prince Igor. Puis, à cause de problèmes administratifs dus à son origine étrangère, il reste un an sans travail avant d’entrer, en 1984, dans la compagnie du Sadler’s Wells Theatre, qui assure les tournées du Royal Ballet. Devenu rapidement « principal » (l’équivalent de danseur étoile), il se produit dans plus de deux cents spectacles par an et multiplie les représentations de Giselle ou du Lac des cygnes.

Quand la compagnie déménage à Birmingham, en 1992, Petter Jacobsson sait qu’il est temps pour lui de partir et de prendre un virage radical s’il veut évoluer. Il décide de déménager à New York en 1993 pour se confronter à des techniques et des esthétiques radicalement nouvelles. Il entre alors dans la compagnie de Twyla Tharp, puis deux ans plus tard, en 1995, au Repertory Understudy Group de Merce Cunningham, sorte d’antichambre de la compagnie. Il commence alors à créer des chorégraphies avec Irène Hultman (interprète de Trisha Brown) et Thomas Caley (danseur chez Cunningham).

Alors qu’il se produit à New York avec la compagnie qu’il a créée en 1997 avec Thomas Caley, on lui propose, de manière inattendue, une création pour l’Opéra de Stockholm. La ville a été nommée capitale européenne de la culture 1998 et le chorégraphe initialement prévu a déclaré forfait. Voici Petter Jacobsson ramené dans son pays, quinze ans après son départ. Le directeur de l’Opéra lui propose alors de postuler pour la direction du Ballet Royal de Suède, alors vacante. Il restera à la tête de cette institution de 1999 à 2002. Si pour certains il apporte une réelle innovation, pour d’autres, il s’agit d’une véritable révolution. Fort de son expérience, il a renouvelé les techniques pédagogiques, diversifié le répertoire, invité de nouveaux chorégraphes prometteurs. Il propose même des soirées de happening déambulatoire dans les différents espaces de ce vénérable bâtiment. On y trouve, quand on pousse une porte, une sorte d’« inventaire à la Prévert », avec des chanteurs d’opéra, un groupe de rock, une pièce de Frederick Ashton ou d’Angelin Preljocaj, une valse soviétique et un ballet rock… Les cabales se déchaînent tandis qu’un nouveau public, plus jeune, accourt. Durant cette période, il est désigné chorégraphe de l’année 2002 par la Société des chorégraphes suédois pour son travail de modernisation du Ballet royal suédois.

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Écrit par

  • : écrivaine, journaliste dans le domaine de la danse

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