PHILIPPE II (env. 382-336 av. J.-C.) roi de Macédoine (359-336 av. J.-C.)
L'alliance thébaine
Si la destruction d'Olynthe scandalisa beaucoup de Grecs, d'autres virent en Philippe un souverain puissant et efficace. Ce fut le cas des Thébains qui, toujours aux prises avec les Phocidiens (dans l'interminable troisième guerre sacrée), firent appel au Macédonien (347 av. J.-C.). Celui-ci, retenu en Thrace où il réduisait méthodiquement Cersebleptès, attendit l'été de 346 avant J.-C. pour intervenir. Il occupa les Thermopyles, évacuées par les Phocidiens qui, obligés de capituler et durement châtiés, cédèrent à Philippe leur place dans le Conseil amphictyonique veillant sur le sanctuaire de Delphes. Ce fut, pour le Macédonien, un succès de prestige beaucoup plus important que la conclusion d'une paix avec Athènes (dite « paix de Philocrate ») dont les péripéties, connues dans le moindre détail à travers les discours de Démosthène et d'Eschine, reflètent l'agitation qui régnait à Athènes. Constatons qu'Athènes sortit affaiblie d'un long conflit où elle ne s'était jamais engagée totalement, que Sparte était surveillée par ses voisins, Argiens, Messéniens et bientôt Éléens, tous amis de Philippe, et qu'enfin l'alliance conclue avec les Thébains créait en Grèce les conditions d'une paix passagère. Philippe dut seulement intervenir en Thessalie (344 av. J.-C.) pour y maintenir l'ordre, puis pour la diviser en quatre secteurs (tétrarchies) en 342 avant J.-C.
C'est sans doute pourquoi il se tourne désormais vers l'Illyrie où il risque sa vie, de 346 à 344 avant J.-C., dans de durs combats mal connus. Que cherchait-il dans cette région pauvre ? Cette guerre était sans doute préventive et visait à tenir loin des frontières les plus coriaces de ses ennemis.
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Écrit par
- Paul GOUKOWSKY : correspondant de l'Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres), professeur de langue et littérature grecques à l'université de Nancy-II
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