JORDAN PHILIPPE (1974- )
Le domaine symphonique
Philippe Jordan a ainsi conquis la célébrité d’un grand chef lyrique, non seulement dans l’univers wagnérien où il excelle, mais aussi dans un très vaste domaine où voisinent les œuvres signées Mozart, Saint-Saëns, Massenet, Bizet, Rossini, Debussy, Chausson, Donizetti, Verdi, Puccini, Janáček et Richard Strauss. En 2018, il crée à l’Opéra de Paris Bérénice de Michael Jarrell. Au carrefour des traditions germanique et latine, sa direction analytique et précise, à la fois chaleureuse et avide de clarté sonore, reçoit le même accueil enthousiaste dans le domaine symphonique. Invité par les phalanges les plus prestigieuses du monde musical, il s’illustre dans le grand répertoire traditionnel mais n’hésite pas à sortir des sentiers battus avec le concerto pour violon de György Ligeti – il y accompagne Isabelle Faust – ou avec Schlemihl de Bruno Mantovani, partition pour grand orchestre dont il assure la création à Paris en 2014.
Sa discographie est impressionnante. De nombreux opéras avec l’orchestre de l’Opéra de Paris : de Mozart, Cosi fan tutte (avec Jacquelyn Wagner, Michèle Losier, Frédéric Antoun, Philippe Sly et Paulo Szot) – reflet de la mise en scène d’Anne Teresa De Keersmaeker, où chaque personnage était associé à un danseur – et Les Noces de Figaro (avec Ludovic Tézier, Barbara Frittoli, Ekaterina Siurina, Luca Pisaroni et Karine Deshayes). Choix plus audacieux, il enregistre à la tête du même ensemble Pelléas et Mélisande de Debussy (avec Stéphane Degout, Elena Tsallagova, Vincent Le Texier et Anne Sofie von Otter) et le si difficile Moïse etAaron de Schönberg (avec Thomas Johannes Mayer et John Graham-Hall). D’autres encore avec de prestigieuses formations : Tannhaüser de Wagner (avec le Deutsches Symphonie-Orchester Berlin et Robert Gambill, Camilla Nylund, Waltraud Meier, Roman Trekel), Carmen de Bizet (avec l’Orchestre philharmonique de Londres et Anne Sofie von Otter, Marcus Haddock, Laurent Naouri, Lisa Milne), Salomé de Richard Strauss (avec l’orchestre du Royal Opera House et Nadja Michael, Thomas Moser, Michael Volle), Werther de Massenet (avec l’orchestre de l’Opéra de Vienne et Marcelo Alvarez, Elina Garanča), Doktor Faust de Busoni (avec l’orchestre de l’Opéra d’État de Zurich et Thomas Hampson, Gregory Kunde, Sandra Trattnigg, Reinaldo Macias, Günther Groissböck). Retenons également un Requiem de Verdi avec les voix de Kristin Lewis, Violeta Urmana, Piotr Beczala et Ildar Abdrazakov. Le répertoire symphonique tient aussi une grande place dans cette discographie, avec une première intégrale des symphonies de Beethoven avec l’orchestre de l’Opéra de Paris, suivie du début d’une seconde version, cette fois avec l’Orchestre symphonique de Vienne. Avec François-Frédéric Guy et l’Orchestre philharmonique de Radio-France, il enregistre également les cinq concertos pour piano de Beethoven. Une intégrale des symphonies de Tchaïkovski est accompagnée d’œuvres écrites par Schubert, Richard Strauss, Moussorgski, Prokofiev, Debussy, Ravel et Stravinski. Il y offre un très séduisant mélange de rigueur et de lyrisme.
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Écrit par
- Pierre BRETON : musicographe
Classification
Média