KATERINE PHILIPPE (1968- )

… en chanson ou au cinéma

À l’issue d’une première décennie en tant que chanteur et auteur-compositeur, Philippe Katerine, amateur du septième art, prend l’habitude de se partager entre musique et cinéma. C’est le réalisateur Thierry Jousse qui lui fait franchir le pas, d’abord dans un court-métrage, Nom de code : Sacha (2001), puis avec un rôle principal dans le long-métrage Je suis un no man’s land, en 2011. Dès lors, les producteurs et les réalisateurs le sollicitent. Il alterne films d’auteur (Peindre ou faire l’amour des frères Larrieu, 2005 ; Gaz de France de Benoît Forgeard, 2015 ; Un beau soleil intérieur de Claire Denis, 2017) et comédies populaires (La Tour de contrôle infernale avec Éric et Ramzy, 2016 ; Le Lion avec Dany Boon, 2020). Lorsqu’il réalise son propre film, Philippe Katerine recourt au même registre que dans ses chansons, oscillant entre fantasmes et réalité : Peau de cochon (2005) est une autofiction menée à bien sans équipe, sans budget et sans autre interprète que les véritables acteurs de sa vie privée. Après une série d’apparitions plus ou moins notables au cinéma pendant près de vingt ans, la consécration vient en 2019 lorsqu’il remporte le césar du meilleur acteur dans un second rôle pour sa prestation dans Le Grand Bain de Gilles Lellouche.

La même année, le chanteur fait paraître l’album Confessions, qu’il a composé chez lui sur ordinateur. De nombreux invités sont conviés : Dominique A, Gérard Depardieu, Lomepal, Angèle, Chilly Gonzales… Et, après le cinéma, c’est la musique qui l’honore en 2020 : il remporte le trophée du meilleur artiste masculin aux Victoires de la musique.

S’il est un personnage à part dans le paysage artistique français, Philippe Katerine est resté sensible, sincère, profond et indubitablement surréaliste, quelque part entre la réalité qu’il s’est inventée et les fictions qu’il a fait devenir vérité.