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RAMETTE PHILIPPE (1961- )

Philippe Ramette, plasticien et photographe, naît à Auxerre (Yonne) en 1961. À la fin de ses études secondaires, le jeune homme, doué pour le dessin, accepte de suivre une formation artistique et intègre le premier cycle de l'École des beaux-arts de Mâcon (Saône-et-Loire), en peinture. Un premier travail comme assistant de galerie l'initie au réseau du marché de l'art contemporain. Sa rencontre avec Noël Dolla, peintre et sculpteur, l'incite à abandonner ses cours à l'École des beaux-arts en 1987 pour suivre l'enseignement artistique de la Villa Arson à Nice jusqu’en 1989. Philippe Ramette commence très tôt sa carrière de sculpteur en produisant des œuvres d'inspiration surréaliste, préparées par un croquis élaboré, réalisées dans des matériaux tels que le bois, le cuir, le cuivre ou le laiton. Ses sculptures sont désignées par des titres complexes à l'humour froid, souvent coercitif, en référence aux utopies des inventeurs du xixe siècle: Socle à réflexion (1989), Objets à se faire foudroyer (1991), Potence préventive pour dictateur potentiel (1993), Prison portable et Potence domestique (1994).

Le déplacement de sens

Sur cette suite d'objets inertes qui évoquent un univers ubuesque se greffe une orientation narrative, fruit supposé d'une action accomplie ou figée. La Mobylette crucifiée qui date de 1987, c'est-à-dire de la période de formation de l'artiste, reste en marge de la suite des réalisations d'objets et préfigure les histoires qui feront leur apparition quelques années plus tard. Philippe Ramette est encore à la Villa Arson quand il entre en contact avec la photographie à travers l'autoportrait, posant les prémices de l'œuvre à venir. Il met en place plusieurs éléments qui se révéleront récurrents dans son œuvre : le costume sombre qu'il porte habituellement, le principe de l'« utilisation », association objet-personnage oscillant entre le loufoque ou l'absurde, le sérieux imperturbable qui conduit parfois à rapprocher la poésie de Ramette de celle de Magritte, et son personnage de celui de Buster Keaton. LeRécepteur d'émanations divines (1986), dans lequel le jeune Ramette pose coiffé d'un arrosoir, annonce la série féconde des « utilisations », comme La Boîte à isolement (1989) qui enferme la tête de l'artiste et d'autres instruments souvent associés au désir communément partagé de voir l'invisible (Objet à voir le monde en détail, 1989 ; Objet à voir le chemin parcouru, 1991).

La reconnaissance ne se fait guère attendre. Trois manifestations, deux à Nice une à Tours, inaugurent dès 1990 une suite ininterrompue d'expositions collectives ou personnelles, en France ou en Europe. Elles accompagneront l'évolution d'une œuvre représentée à partir de 2000 par la galerie Xippas à Paris.

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    ...espace préparé et photographié se retrouve chez le couple d'Italiens Gianfranco Botto et Roberta Bruno et dans une certaine mesure dans le travail de Philippe Ramette, quand, en costume bleu et au prix d'une élaboration de supports complexes mais invisibles, il se photographie en situation apparente...