THYS PHILIPPE (1890-1971)
Coureur cycliste belge né le 8 octobre 1890 à Anderlecht. Philippe Thys, engagé par la marque Peugeot, fait ses débuts chez les professionnels en 1912, et se classe sixième du Tour de France la même année. En 1913, il remporte la Grande Boucle. À l'attaque des Pyrénées, le Belge Odile Defraye est en tête du classement général. Entre Bayonne et Luchon (sixième étape), Philippe Thys renverse la situation, en s'imposant avec 17 min 57 s d'avance sur Marcel Buysse, alors qu'Eugène Christophe, victime d'un bris de fourche, se voit contraint de réparer seul son vélo à Sainte-Marie-de-Campan, et qu'Odile Defraye a abandonné. Dès lors, Buysse et Thys vont se livrer un duel épique. À Perpignan, terme de la septième étape, Buysse reprend la tête du classement général. Lors de la neuvième étape (Aix-en-Provence - Nice), on assiste à un nouveau coup de théâtre : Buysse se voit relégué à 3 heures en raison d'une chute ; Marcel Buysse va encore remporter quatre étapes, mais son handicap est trop important pour qu'il puisse envisager la victoire finale. Au cours de l'avant-dernière étape (Longwy-Dunkerque, 393 km), Petit-Breton, qui conserve des chances pour la victoire finale, s'échappe. Mais il chute sur les pavés et doit abandonner. Thys, quant à lui, percute une voiture et fausse sa fourche ; il répare avec l'aide de plusieurs mécaniciens, mais concède 54 minutes au vainqueur, Marcel Buysse. Il est pénalisé de 10 minutes – une sanction bien légère –, car il n'a pas réparé seul sa machine. Philippe Thys remporte finalement ce Tour de France, l'un des plus fertiles en rebondissements depuis la création de l'épreuve, devant Gustave Garrigou, à 8 min 37 s, et Marcel Buysse, à 3 h 30 min 55 s.
En 1914, Philippe Thys s'impose une deuxième fois dans la Grande Boucle, après avoir été le leader du classement général du premier au dernier jour. Il aura pourtant dû repousser les assauts d'Henri Pélissier jusque dans l'ultime étape pour assurer son succès, précédant en définitive le Français de 1 min 50 s. En outre, un incident s’était produit lors de l'avant-dernière étape : Philippe Thys a chuté et brisé sa fourche. Il s’est rendu chez un marchand de cycles, qui l'a aidé à réparer sa machine ; il savait que cela lui vaudrait une pénalité, mais il avait surtout conscience que, s'il tentait d'effectuer seul la réparation, il perdrait plus d'une heure, et donc le Tour de France. Thys écopa finalement d'une pénalité de 30 minutes, mais conserva sa première place au classement général.
En 1917, Philippe Thys gagne Paris-Tours et le Tour de Lombardie, à l'issue d'un sprint houleux avec Henri Pélissier.
En 1920, Philippe Thys remporte une troisième fois – exploit alors unique – le Tour de France, reléguant le deuxième, son compatriote Hector Heusghem, à 57 min 21 s.
Philippe Thys gagne le Critérium des as en 1921, encore deux étapes sur le Tour de France en 1924. Il met un terme à sa carrière en 1927.
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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